Aoraki et wwoofing : au cœur du Kiwi !

Pour la dernière étape de notre voyage, nous allons tenter de sonder l’âme kiwi : par la découverte du célèbre massif emblématique d’Aoraki / Mont Cook et ses merveilles de montagnes, puis en allant à la rencontre d’une famille et de sa vie quotidienne au travers d’une belle expérience de wwoofing (volontariat dans une ferme bio).

 

Après les retrouvailles avec Caro sur les rives du lac Wakatipu, nous avons pris la route des montagnes. Et elle est bigrement jolie, cette escapade asphaltée ! Nous remontons de larges vallées jusqu’à déboucher au lac Pukaki. Et là, autant vous le dire tout de suite, c’est sublime. Les couleurs turquoises du lac sont invraisemblables. Avec l’arrière-plan de montagnes enneigées du parc national Aoraki, on en a le tournis : on en prend plein les mirettes.

Et dire qu’on va longer ce lac 20 km durant, à savourer ce délice de paysage ! Un régal. On ne se prive pas de faire notre pause déjeuner dans les parages, avant de se faire envahir par les hordes de touristes asiatiques.

Puis l’on va s’installer au camping local, un gigantesque terrain bosselé au pied des géants du coin : 2000 à 2500 m de dénivelé nous séparent des sommets environnants, tous à portée de main. C’est écrasant.

Une fois la tente montée, nous ne perdons pas de temps et nous équipons afin d’aller arpenter le sentier menant au lac Hooker et sa langue glaciaire. C’est un parcours aisé (très faible dénivelé) et bien balisé dans un cadre grandiose donc c’est logiquement très fréquenté. Nous remontons le long du lac Mueller, de la rivière Hooker, et enfin, du lac Hooker. Le fort vent de face nous oppose les principales difficultés de la journée (tant pour le froid que des efforts supplémentaires) mais, comme on dit, ça fait la caisse…

Nous savourons la vue sur le lac en tentant (vainement) de s’abriter du vent. Le front de glacier plongeant dans les sombres eaux du lac est imposant autant que ‘ludique’. Les bouts de séracs et autres glaçons flottant en surface amèneraient une touche de fun, si ce n’était pas, par ailleurs, la triste preuve d’une fonte accélérée liée au dérèglement climatique. La large vallée à nos pieds en est un autre exemple, formée bien trop rapidement par le retrait du glacier Hooker et s’étendant désormais sur des dizaines de kilomètres… Ce n’en est pas moins beau ?!

Superbe lac Hooker avec son front glaciaire et, inévitable, le Mont Cook dans toute sa splendeur
Superbe lac Hooker avec son front glaciaire et, inévitable, le Mont Cook dans toute sa splendeur

Détails de la rando sur C2C.

La redescente, vent dans le dos ou presque, est expédiée car nous souhaitons passer à l’office du tourisme pour échanger sur les randos à envisager le lendemain. Manque de bol, malgré nos efforts, nous trouvons porte close. La météo est cependant affichée et elle est fort optimiste : cool ! Nous rentrons donc nous faire notre petite popote du soir au camping dans une ambiance très agréable d’un melting pot de randonneurs de tous horizons.

Ambiance à la salle hors sac du camping
Ambiance à la salle hors sac du camping

Levés fort tôt, nous sommes bien efficaces ce matin et entamons notre rando lorsque les premiers rayons du soleil touchent la vallée. Après un peu de plat pour l’échauffement, nous attaquons les choses sérieuses : 450 m de dénivelé en 1,7 km via 2200 marches ! Ça monte dré dans l’pentu ! Installés dans les 80s, ces escaliers en bois ancrés dans le sol permettent de passer là où il n’y a que de raides pentes buissonneuses peu praticables. Mais qu’est-ce que c’est raide : la clé est de bien gérer son rythme pour ne pas y couler une bielle… On atteint ainsi Sealy Tarns et ses 2 mares, mais la vue est ailleurs :

Vue panoramique depuis Sealy Tarns
Vue panoramique depuis Sealy Tarns

Nous poursuivons par un sentier moins raide jusqu’à atteindre un colu. La vue, dégagée, est superbement panoramique. L’on découvre ainsi tout le cirque qui nous entoure. Cela commence par le Sefton et son immense dégueuloir de séracs suspendus (avalanches garanties…), le Tasman dans le fond et, bien sûr, dominant son glacier serpentant sur des kilomètres, le Cook, élancé et fier. Nous savourons longuement cette vue démente, l’œil ne sachant où s’attarder tellement c’est beau de tous côtés…

Nous repartons finalement pour rallier rapidement le refuge Mueller, assez fréquenté. Nous y faisons une pause pour casser la graine.

Des fois que vous ne sauriez pas comment vous y prendre... (facétie à destination de certains Asiatiques aux pratiques... ...hum ...différentes !)
Des fois que vous ne sauriez pas comment vous y prendre… (facétie à destination de certains Asiatiques aux pratiques… …hum …différentes !)

Puis nous repartons vers le (presque) sommet du Mont Ollivier, un gros tas de cailloux qui offre une vue exquise sur le lac Pukaki :

Panoramique du (presque) sommet révélant le cadre grandiose de cette rando, du Sefton à l'Aoraki, entre lacs et glaciers
Panoramique du (presque) sommet révélant le cadre grandiose de cette rando, du Sefton à l’Aoraki, entre lacs et glaciers

Têtes et rétines bien remplies de ces vues somptueuses, nous redescendons dans la vallée à bon rythme (marches aidant). Et enchaînons sur un douche bien méritée, avec le luxe de ne pas se faire dévorer par les sandflies !! A la place, c’est nous qui dévorons notre repas du soir, vite fait préparé dans l’ambiance ‘ruche besogneuse’ de notre abri de camping.
Détails de la rando sur C2C.

 

Le lendemain, nous émergeons un peu tard, ayant mérité notre sommeil plus tardif. Cela se révèle juste à temps pour plier la tente avant d’être pris par la pluie : c’était moins une ! Nous avons ensuite le temps de prendre le petit déj’ sereinement, s’abritant des fortes ondées, car les amis ne doivent arriver qu’en fin de matinée. Nous leur laissons un mot là où cela nous parait le plus visible mais sommes heureux de tomber directement sur eux :  Aurélie et Thibault ont campé à proximité et nous rejoignent juste. Nous sommes heureux de nous retrouver et nous mettons ensemble autour de la popote pour partager sur nos aventures respectives. C’est aussi l’occas’ d’esquiver une météo fort humide… Mais le ciel finit par se dégager et nous nous décidons à aller faire une baladette. Ce sera le lac Tasman, réputé pour ses glaçons flottant en surface. Si le parcours des Blue & yellow lakes porte fort mal son nom (ils ont perdus leurs couleurs depuis des siècles et sont désormais peu colorés, surtout avec une météo peu lumineuse), l’accès à un belvédère du lac Tasman nous réserve une belle surprise :

L’après-midi ensemble est vite passée, par ces baladettes entre les ondées. Et bientôt nous reprenons la route en soirée, non sans leur avoir prodigué nos maigres conseils sur les randos du coin. Avec les précipitations qui sont tombées cette nuit et aujourd’hui, ça va être sacrément beau tout de blanc vêtu !
Après quelques pauses sur notre route vers l’Est, nous finissons par nous établir le long des rives du lac Alexandrina, proche du lac Tekapo. Le camping parait un peu minable, mais il n’y a guère de choix dans cette zone : cela fera bien l’affaire pour une nuit !

 

Le lendemain est une journée mixte : mi-sport mi-détente. Nous commençons par une balade depuis la ville de Lake Tekapo pour monter à l’observatoire astronomique Mount John. En 1h de gentille marche, nous rallions un point haut dominant le lac. Les eaux sont aussi somptueuses que sur le Pukaki, d’un turquoise saisissant :

La vue dégagée permet d’apercevoir les sommets revêtus de leur manteau d’hiver suite aux chutes de neige récentes. C’est fort beau.

Malgré la fréquentation (accès routier = horde de touristes), ce petit dôme est ravissant, il offre des panoramas superbes sur les sommets environnants autant que les plaines du Sud. Vraiment top :

Panoramique sommital sur les Alpes de Nouvelle-Zélande
Panoramique sommital sur les Alpes de Nouvelle-Zélande à l’Ouest
La vue côté Est n'est pas non plus piquée des vers : lac Tekapo, superbe
La vue côté Est n’est pas piquée des vers non plus : lac Tekapo, superbe

Nous redescendons puis récupérons nos affaires pour savourer la partie suivante : une piscine thermale… Nous nous régalons dans ces eaux chaudes et les sauna & hammam : un petit grain de relaxation dans cet océan de randonnées !! C’est tout floppy que nous sortons de là, avec cependant bien faim ! Nous allons donc nous poser en bord de lac pour nous autoriser une copieuse salade : après tout, c’est de saison en été !… Puis ne pouvons manquer une des plus vieilles églises (plutôt chapelle) du pays. En vrai, ça ne casse pas trois pattes à un canard, si ce n’est une étonnante baie vitrée derrière l’autel donnant sur le lac…

Puis il est temps de reprendre la route. Nous devons en effet nous rapprocher le plus possible de Christchurch ce soir pour avoir le temps de prendre sereinement notre vol le lendemain matin. Claire déniche un grand et agréable ‘free camping’ perdu dans la verdure à qq km de la ville : parfait ! Nous y arrivons après moult kilomètres de lignes droites, juste avant le coucher du soleil. Juste le temps de monter la tente avant que l’astre ne disparaisse. Nous sommes assez fatigués (la phase détente sans doute : on n’est plus habitués…) et ne tardons pas à nous mettre en PLS…

 

Pour notre dernière journée sur l’île Sud, c’est cumul d’opérations fastidieuses :

  • nettoyage de tout notre équipement (popote, tente, …) pour
  • s’en débarrasser auprès d’autres campeurs et de l’Armée du Salut
  • nettoyage complet de la voiture de location (et faire le plein) pour
  • la restituer à l’agence qui évidemment n’est pas à l’adresse indiquée…,
  • refaire complétement nos sacs pour prendre l’avion,
  • rallier l’aéroport en bus pour y malbouffer en attendant l’embarquement,
  • enfin prendre notre vol pour revenir à Auckland.

La suite de la journée sur l’île Nord est un peu du même acabit avec bus urbain, attente au terminal routier puis bus inter-urbain pour rejoindre Tauranga. Et c’est après 3h-3h30 de routes tortueuses que nous sommes contents de découvrir qui est notre hôte de  wwoofeurs que nous sommes : Amy. Elle est jeune, semble bien dynamique et sympathique. D’entrée, elle articule et écoute avec attention notre anglais pas toujours parfait (bel euphémisme !) : bel effort ! Puis, vue l’heure tardive, elle nous mène dans notre ‘coin’ : une dépendance de la maison, avec grande chambre, toilette et douche rien que pour nous ! Trop la classe. Elle est cool et ne nous met aucune pression quant-au lendemain… Ça commence bien ! Nous la remercions bien et tombons vite de fatigue.

 

Nous allons passer près de 2 semaines auprès d’Amy, de Shane son mari, de leurs 3 filles Makayla (15 ans), Indie (6 ans) et Portia (5 ans) et de July, la maman d’Amy. Nos journées sont rythmées par des activités telles que :

  • désherbage des parterres laissés un peu à l’abandon par manque de temps, 3-4j,
  • découverte de la cascade du coin, 1j,
  • récolte des fruits mûrs de saison (pommes, poires, coings, rhubarbes puis figues) et travail de ces produits frais et bio pour consommation ultérieure (compotes, confitures, pâte de coings,…) ou… immédiate ! (crumbles, tartes tatin & normande,…), un peu tous les jours !,
  • farniente sur la plage locale de Papamoa, 1/2j,
  • préparation des sols du jardin et pose de graviers, 4j,
  • sortie familiale au speed way, 1 soirée,
  • tonte de la pelouse & taille des plantes, 1j,
  • randonnette au volcan maritime dominant Tauranga, 1/2j,
  • endurer stoïquement les caprices de Portia la petite dernière, tous les jours (sic !),
  • partager une bonne mousse avec nos hôtes en terrasse dans la douceur d’un soir d’été, quelques fois,
  • caresser l’espoir de découvrir la magnifique île volcanique de White Island mais vite revenir à la raison vu le coût exorbitant de l’aventure, souvent (!),
  • mitonner un plat pour la famille même si pas toujours une réussite…, quelquefois,
  • faire des exercices de musculation des cuisses pour préparer notre retour au pays en période de printemps enneigé propice au ski, tous les jours (hé, oui !),
  • savourer les thermes situés à 2 pas de la maison entourés seulement de locaux, 1/2j,
  • et surtout discuter à l’envie avec Amy et Shane de leurs envies, leurs projets, leurs vies, bref, de la vie.

Tout ça ne se met pas aisément en boîte, mais quelques clichés en forme de clins d’œil ne manqueront pas de vous faire palper l’atmosphère simple, paisible, sereine et optimiste qui règne à vivre auprès d’eux. Ce fut vraiment une belle expérience de vie, à la fois décontractée et cadrée, toujours dans le sourire et la relation. Charmant.

C’est ainsi, dans cette belle famille, que se termine notre périple néo-zélandais et, avec lui, notre année de voyages. Car toutes les bonnes choses ont une fin et, après 11 mois de vadrouille, il est temps pour nous de rentrer au pays. Nous sommes bien sûr heureux à l’idée de retrouver familles et amis, paysages et mets oubliés, culture connue et repères. Mais nous avons nos têtes emplies de visages, sourires, couleurs, odeurs, sons et autres saveurs que seuls l’errance, le temps et le mouvement du voyage nous ont permis de vivre. Aussi, le retour à la sédentarité occidentale et sa philosophie si différente risquent-ils de nous cueillir à froid. Mais ces sentiments feront l’objet d’un dernier chapitre…

De Fjordland à Queenstown : entre terre et mer

La suite de nos aventures sur l’île du Sud… Après notre passage à Wanaka, nous prenons la route pour Te Anau et la région de Fjordland, où nous retrouvons nos amis de France Thibault et Aurélie pour le trek de la Kepler track et la visite du fjord de Milford Sound, un petit bijou ! Nous remontons ensuite vers Queenstown pour savourer lacs et randos !

13 février 2019. Après une petite nuit tranquille planqués dans notre spot de camping personnel, nous reprenons la route, direction la ville de Te Anau, au Sud, où nos amis Thibault et Aurélie nous attendent. Ils sont en Nouvelle Zélande depuis le mois de septembre en tant que pévétiste (permis vacances travail) et ont déjà donc pas mal bourlingué dans le pays. La route qui nous y mène est magnifique, en passant par Queenstown et les contreforts des « Remarkables » et suivant le lac Wakatipu. Nous y reviendrons plus tard…

 

Nous arrivons à l’heure de midi au DOC (Department of Conservation) de Te Anau, notre point de rencontre. Ils ont la peau bien bronzée et les cheveux qui ont bien poussés après ces quelques mois passés ici ! Ça fait plaisir de se retrouver et nous attaquons par un petit pique-nique dans les jardins du DOC. Nous prenons ensuite le temps de faire un passage à la bibliothèque pour publier notre article et les retrouvons de nouveau au sanctuaire des oiseaux où nous pouvons admirer quelques espèces aviaires de New Zi très spécifiques ici : les kéas, les pukekos, les canards flamboyants, les fantails (petit oiseau à la queue en éventail tellement adorable !)… Bon, pas de kiwis ici… Nous n’aurons pas la chance d’en rencontrer. Mais les oiseaux de ce pays sont tout aussi beaux que la nature est luxuriante ! Après un petit passage courses obligatoire, nous nous rendons ensuite tous les 4 dans le jardin d’un ami d’un ami (…) qui nous a donné accès à son jardin pour s’y garer et planter la tente : vraiment super sympa !

 

Le lendemain, c’est le départ pour notre trek de 3 jours prévu sur la Kepler track. Aurélie et Thibault ont réservé les campings depuis quelques jours pour ce trek qui fait partie des « Great walk » de Nouvelle Zélande avec un fonctionnement bien particulier… et surtout très lucratif ! Obligation de réserver bien en avance sa place en camping (car le prix de la « hut » – sorte de refuge- on n’en parle même pas !), de payer un emplacement où on y trouve une toilette sèche et basta, dans un pays où les conditions météo sont plus qu’aléatoires… Allez comprendre la logique ! Le principe des « Great walks », on n’adhère pas trop… Mais nous n’allons pas regretter les paysages. Dès le matin, il pleut des cordes… Grrrr. On temporise donc tranquillement en décidant de ne partir qu’en fin d’après-midi pour la première étape qui est très courte. On en profite donc pour se faire un méga repas de randonneurs avec des gros burgers maison au bleu, mmmm ! Puis, nous allons prendre une petite douche entre deux averses aux toilettes publiques de Te Anau.

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Burger party avant la rando !

A 16h30, le soleil arrive ! Nous sommes fin prêts pour attaquer le trek ! Nous nous rendons au départ au bord du lac de Te Anau. Thibault et Jean-Yves vont déposer une voiture à l’arrivée, puis nous rejoignent avec Aurélie.

 

Nous attaquons la Kepler track en longeant le lac de Te Anau à travers une forêt toujours aussi luxuriante. 1h30 plus tard, nous sommes au spot de camping. Déjà pas mal de tentes sont installées, mais il y a de la place sur cette plage de bord de lac magnifique ! Nous y passons une nuit paisible.

 

Le spectacle du lendemain nous offre un réveil tout en douceur aux couleurs orangées du lever du jour… Nous ne tardons par contre pas trop, car la pluie est annoncée pour le début d’après-midi. Donc à 7h30, hop, sur le sentier !

 

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Piou piou matinal

Un bon dénivelé assez progressif de 1000m nous mène jusqu’à une crête de toute beauté qui surplombe le parc des Fiordland avec le lac turquoise de Te Anau au loin et de grandes montagnes vertes qui nous entourent. Un arc en ciel nous accueille en haut de la crête, mais nous indique surtout que la pluie à l’approche… Nous poursuivons jusqu’à un petit abri pour prendre notre sandwich au sec. En sortant, la tempête se lève et c’est sous une pluie horizontale que nous descendons la jolie crête qui mène jusqu’à notre prochain bivouac en passant par une belle forêt moussue.

 

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Kepler Track

Nous passons la soirée et la nuit autour de Iris Burn entre sandflies par milliers, Robin le petit oiseau dodu qui nous accompagne pendant notre repas autour du feu et les satanés kéas* qui nous mangeront un bout de notre tente…
*kéa : sorte de perroquet des montagnes au bec long et crochu qui agrippe bien le moindre bout de matière qui dépasse avec une robe aux couleurs de feu qu’il déploie à son envol.

 

2ème matin du trek, nous nous levons avec toujours autant de sandflies autour de nous : seul le feu nous permet d’être un tantinet tranquilles. Nous ne tardons donc pas à décoller pour attaquer la dernière journée du trek qui s’annonce bien longue : 22 km de quasi plat à parcourir dans la forêt. Cette perspective ne nous enchante pas trop mais nous sommes finalement surpris par la beauté de la forêt aux mille et un dégradés de verts, aux mousses, habitée par de petits oiseaux qui nous régalent de leur danse et de leur chant insolites à nos oreilles d’européens. La marche en forêt finit par rejoindre le lac de Te Anau que nous avons quitté la veille. La boucle est presque bouclée !

 

Après un pique-nique proche de l’eau, nous étalons la tente au soleil et découvrons notre beau trou de kéa dans la bâche… grrrr… Nous arrivons bientôt au parking où la voiture que Jean-Yves et Thibault ont déposé nous attend. Bien heureux de cette belle Kepler track, nous fêtons ça le soir autour d’un bon nouveau burger au bleu et d’une petite bière dans le jardin de Te Anau que nous avons rejoint.

 

17 février, nous avons réservé une balade en bateau dans le fjord de Milford Sound à environ 1h30 de route au Nord-Ouest de Te Anau. Nous ne sommes pas hyper efficaces ce matin avec Jean-Yves et mettons tout le groupe en retard pour attaquer la route qui mènera jusqu’à Milford Sound… Mea culpa… La route est magnifique, très sauvage, entourée de montagnes gigantesques, de falaises abruptes et de glaciers qui finissent par se dévoiler avant de prendre le tunnel qui débouche sur le fjord. Nous arrivons à 9h55 et notre bateau amarre à 10h… Nous avons la mauvaise surprise de découvrir que nous devons nous garer loin pour ensuite prendre une navette qui nous mène jusqu’au port… C’est mort ! Nous ratons notre bateau… Nous devons donc payer quelques dollars de plus pour prendre le suivant. Nous allons profiter de la vue sur la digue en attendant.

11h, nous voici sur le petit bateau qui nous baladera pendant 2h dans ce gigantesque fjord qui sépare les terres Sud-Ouest de l’île Sud de la mer de Tasmanie. Le temps dans cette partie de l’île est très capricieux et c’est souvent que Milford Sound se retrouve embrumé ou pris dans les rideaux de pluie. Nous avons de la chance aujourd’hui, il fait gris mais le ciel est ouvert et nous laisse tout le loisir de découvrir les falaises abruptes surplombées par les glaciers qui se déversent en cascades géantes jusqu’au fjord ainsi que les phoques qui se prélassent sur leur rocher… La lumière n’est pas au rendez-vous pour les photos, mais le spectacle n’en reste pas moins magique et impressionnant ! Cela a paraît-il des airs de Norvège, peut-être en plus grandiose !

Nous débarquons du bateau, des cascades plein les yeux et reprenons la route avant une pause pique-nique au départ de la « Routeburn track », une des « Great walk » dont nous voulions peut-être parcourir le départ aujourd’hui. Mais pris d’une petite flemme, nous nous contentons d’avaler notre sandwich en profitant de la vue au soleil. Nous revenons ensuite jusqu’à Te Anau pour une dernière soirée en compagnie de Thibault et Aurélie. Nous fêtons ça en fumant un petit cheeroot* que nous avons ramené de Birmanie.
*cheeroot : cigare roulé par les femmes birmanes composé de multiples épices avec une note sucrée.

La journée du lendemain est très calme, nous restons à Te Anau jusqu’à 16h, entre activités bibliothèque, lessive et pique-nique chinois avant de dire au revoir à Thibault et Aurélie que nous reverrons peut-être au Mont Cook… Bye bye Te Anau, c’était bien ! Nous avons pas mal hésité pour la suite de notre parcours entre descente plus au Sud pour rejoindre la côte et la région des Catlins ou remonter au Nord pour découvrir la région de Queenstown. Une fois encore c’est les montagnes qui ont gagné ! Nous prenons la route direction Queenstown et nous arrêtons dans un petit camping pour pouvoir monter la tente avant de prendre la saucée.

Nous faisons ensuite la route jusqu’à Queenstown que nous connaissons déjà dans l’autre sens. Nous longeons le lac Wakatipu, toujours d’un bleu de toute beauté. Arrivés dans la ville de Queenstown vers 12h, le nombre de touristes nous surprend un peu mais on nous avait prévenu ! C’est un peu la grosse station du coin, mais l’environnement n’en reste pas moins magnifique. C’est tempête de ciel bleu aujourd’hui, alors nous en profitons pour faire un pique nique dans le parc de la ville puis montons à pied en haut du ‘gondola’ (téléphérique) pour admirer la vue superbe sur le lac Wakatipu dominé par la chaîne des Remarkables. C’est un peu Disneyland là-haut avec la luge d’été, le décollage des parapentes, les tyroliennes et le départ des pistes de VTT de descente mais cela ne nous empêche pas de profiter du point de vue autour d’une bonne glace !

Nous redescendons ensuite pour reprendre la route et nous diriger vers Glenorchy , un village au bout du lac Wakatipu, départ de nombre de randonnées du Parc national Mont Aspiring que nous retrouvons (cf. Wanaka). Mais plus nous avançons vers Glernorchy, plus le ciel s’assombrit jusqu’à se transformer en rideaux de pluie au-dessus de nos têtes… Nous hésitons donc à camper dans le coin et décidons de prendre la piste jusqu’au départ de la rando du lendemain et de dormir dans la voiture, sur le parking… Au moins on profite de l’abri qui loge l’exposition pour les touristes et pouvons manger au sec.  La nuit sera humide mai au final la voiture s’avère plutôt confortable !

Surprise le matin au réveil : un grand ciel bleu dégagé ! Nous pouvons donc envisager notre randonnée sereinement. Nous avons décidé de faire la moitié de la ‘Great walk’ de Routeburn track en s’arrêtant au point haut de Harris Saddle. Nous prenons donc notre petit déj’ sous les yeux ronds des randonneurs qui passent voir l’expo et attaquons aux alentours de 8h. Bien pratique d’être sur place ! Nous ne sommes pas déçus de notre choix de rando, cette partie de la ‘Routeburn’ semble être la plus belle. Nous commençons par une jolie montée progressive dans la forêt où des cascades se sont formées avec la pluie de la nuit, grossissant les cours d’eau. La forêt vit pleinement, c’est beau ! Puis, nous suivons la vallée qui nous montre les beaux sommets enneigés qui la domine. Nous arrivons aux chutes de Routeburn, magnifiques cascades en enfilade où se trouve le second refuge.

Nous poursuivons et traversons la belle vallée ouverte et fleurie entre lacs d’altitude et sommets enneigés au loin. Nous arrivons jusqu’à Harris Saddle, le point haut de la Routeburn track (1300 m) et la frontière entre les parcs du Mont Aspiring et des Fiordland d’où les sommets des 2 vallées se découvrent, entre fjords et glaciers. Nous décidons de continuer un peu plus haut jusqu’au petit sommet de Conical Hill (1520m) afin d’admirer au mieux les sommets des 2 parcs et s’offrir un pique-nique royal !

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La redescente se fait par le même chemin mais quelle n’est pas ma surprise lorsque je tombe sur ma pote Caro rencontrée quelques années plus tôt au Népal ! Je savais qu’elle était dans le coin mais nous n’avions pas encore réussi à nous donner un point de rencontre… le hasard fait vraiment bien les choses ! Nous nous donnons rendez-vous quelques heures plus tard au camping de Kinloch pour pouvoir profiter d’une soirée ensemble.

Après un réveil humide au sortir de la tente (… nous commençons à être un peu fatigués de la pluie sous la tente…), Caro nous rejoint puisqu’elle a posé son van dans un parking gratuit pour la nuit. Le temps s’annonce plus qu’aléatoire aujourd’hui et nous laissons tomber l’idée d’aller faire une rando tous les 3 vers un glacier du coin. Nous optons plutôt pour une petite balade autour de Diamond Creek, les pieds dans la mousse poreuse mais au moins cela fait revenir le soleil ! Nous profitons de ce moment avec Caro pour papoter car nous ne nous sommes pas vues depuis 3 ans.

Puis, nous retournons sur Glenorchy pour une petite douche prise à la sauvette dans un camping avant de profiter d’un pique-nique au bord du lac Wakatipu. Nous quittons Caro au bord du lac, bien contents d’avoir pu la voir, et reprenons ensuite la route.

Pluie sur le lac Wakatipu
Pluie sur le lac Wakatipu

 

Nous passons la nuit dans un free camping en bord de lac, repas au soleil, enfin ! La suite nous mènera vers notre dernière et plus belle étape de l’île Sud voire même de Nouvelle-Zélande : les hauts sommets du Mont Cook !

Île Sud ou les merveilles de la Terre du Milieu

Une semaine dans l’île Sud, de cols en vallées, de routes en chemins, où notre conquête de l’Ouest et de ses merveilles naturelles. L’occasion de découvrir les cascades, rivières, glaciers, forêts, montagnes, plages et autres bijoux de cette Terre du Milieu.

 

 

A Christchurch, nous atterrissons sans encombre puis allons direct auprès des loueurs de voiture. De nuit, nous tournons un peu (travaux) mais arrivons finalement chez Allana, notre hôte pour ce soir. Elle est couchée mais nous a laissé accès à sa maison et bientôt, nous sommes ravis de retrouver un lit : après quelques jours plutôt inconfortables et avant un mois sous tente, nous savourons… On se lève tardivement, trainant entre lessive, cafés et organisation des quelques jours à venir. Puis, nous réitérons la case magasins pour finir de nous équiper. Cela se révèle fastidieux et donc, chronophage. Mais à 17h, nous pouvons rouler l’esprit tranquille : matelas gonflable, popotte, réchaud, gaz, courses, tout y est, fin, on espère ! Les routes sont bien directes, avec des paysages très campagnards et champêtres. Nous montons très progressivement, toujours cap vers l’Ouest. La vue s’élargit donc, révélant de jolies montagnes vallonnées avec les hautes herbes de l’été. Puis, nous nous arrêtons pour la nuit près du village de Castle Hill, dans un camping. Le burger maison qui suit est fameux ! En effet, on ne va guère pouvoir manger de viande pendant quelques temps (conservation compliquée), alors là, on en profite !

 

 

Notre tente à 20€ a fait le job : bien que petite (surtout une fois le matelas gonflé), elle semble tenir à la pluie correctement. Nous plions les gôles, avalons notre petit déj’ puis nous dirigeons vers Castle Hill aperçu la veille dans les brumes. La bruine a cessé et les nuages se dissipent désormais. Nous allons donc pouvoir découvrir ce site d’escalade. Il faut s’imaginer une colline truffée de blocs de toutes tailles, aux formes variées et aux douces couleurs sur fond d’alpages à perte de vue. Entre hautes herbes et calcaire en folie, nous déambulons, les yeux ne sachant où s’arrêter. Nous faisons bien quelques blocs mais l’absence de crash pad (matelas de protection) ne nous incite pas à nous engager et tenter du « dur ». On grimpouille, quoi !

 

 

 

 

 

 

Ambiance du site : une petite merveille de formes et textures
Ambiance du site : une petite merveille de formes et textures

Quelques encablures plus loin, nous nous baladons sur le « cavestream loop track », un court sentier faisant découvrir une rivière souterraine. Mais en l’absence de combi, nous nous contentons de regarder :

 

 

Une bonne salade plus tard, la jolie route nous emmène un peu plus en hauteur, révélant des paysages tantôt minéraux, tantôt des plateaux herbeux. Parfois, une étendue d’eau. On distingue au loin des glaciers qui descendent très bas (500-600m d’altitude seulement) et nous montons à leur rencontre.

 

 

Arthur’s pass, col peu marqué, est vite atteint. Nous nous y arrêtons pour une balade vers la « Devil’s punchbowl fall ». Ça vaut le détour :

 

 

Nous plongeons ensuite au Nord-Ouest jusqu’à la côte. La route est agréable, bien que la chaleur m’ensuque quelque peu. Nous roulons jusqu’à Hokitika, village côtier, où nous montons la tente. Le camping, familial, est très champêtre, entre paons en semi-liberté et moutons qui broutent le long de la rivière Hokitika. C’est calme et bien vert.
Nous repartons ensuite pour la « Hokitika gorge walk » à la découverte des belles eaux glaciaires de cette vallée. Malheureusement, le ciel s’est bâché et les couleurs sont un peu ternes. Et les sandflies attaquent à tout va…

 

 

Nous allons donc en bord de mer afin de fuir ces infectes bestioles, le rivage semblant leur déplaire. Banco, on peut prendre notre apéro vin rouge (plaisir local !) tranquilles ! Puis, nous savourons notre coucher de soleil avec une petite salade garnie (notre spécialité en Niouzi : frais, sain, rapide, peu de préparation).

 

 

Sitôt la nuit tombée, nous allons voir la typicité locale, à savoir les grottes à lucioles. Il y en a moult dans le pays, plus ou moins connues / impressionnantes. Nous irons donc à celle ‘touristique’ puis à une autre, lors d’une balade digestive à deux pas de notre camping. Voir ces lumières dans la nuit sur un couvert végétatif est vraiment sympa, très estival. Flash de chinois mis à part, c’est assez poétique.

Vue sur Hokitika depuis l'accès à la cave aux lucioles
Vue sur Hokitika depuis l’accès à la cave aux lucioles

 

Le lendemain, nous attaquons dès potron minet (genre à 9h !) pour profiter d’esthétiques brumes dominant le camping. Le petit déj’ dans pareil cadre est idyllique.

Camping champêtre
Camping champêtre

Puis, sur la route menant à Franz Joseph Glacier (drôle de nom ?!), nous prenons un autostoppeur. Nous ne converserons guère, sa soirée de la veille semblant avoir laissé trop de traces… Nous le déposons à F. J. Glacier village. Nous sommes à 15km de la mer, à 300m d’altitude et des neiges éternelles sont présentes : très improbable ! Monter la tente dans une végétation luxuriante avec fougères géantes, cocotiers, … en voyant les glaciers tout près est déconcertant au possible…

 

 

Mais le temps tourne au maussade et la journée est avancée, aussi réservons-nous notre incursion vers les glaciers pour le lendemain. Nous nous dirigeons donc vers la côte, longeant les lacs Mapourika et Wahapo pour rallier le village de pêcheurs d’Okarito. Situé entre des lagons, la situation nous parait tentante. Nous pensons partir sur une rando de plage mais sommes vite rendus à la raison par les éléments : c’est marée haute et ça ne passe que 1h avant ou après l’étale de marée basse… Raté ! Nous passerons donc par les bois côtiers. Notre parcours en montagnes russes traverse une dense végétation avant de nous mener à un lagon perdu et une plage déserte. Rares sont les randonneurs croisés et nous avons le coin pour nous seuls : c’est grisant d’avoir cette immense étendue rien que pour nous !

 

 

 

 

Plus de détails de cette balade sur c2c.

Les routes kiwis offrent des surprises "funky"
Les routes kiwis offrent des surprises « funky »

 

Le lendemain, le temps est mitigé mais nous tentons quand même le coup. L’idée pour éviter les touristes est d’aller à un point de vue sur le glacier ou il faille marcher un peu… Nous optons pour le contrefort Alex Knob. Après une heure de faux-plat, nous montons assez régulièrement dans la forêt, toujours très dense. Elle arbore moult teintes, formes et tailles de vert. La fougère reste la reine, présente partout et sous toutes ses variétés. Mais le temps reste grisou, voire empire… Du ciel, nous sentons quelques gouttes. L’arrivée à une des rares trouées dans la forêt nous confirme que ça se gâte : nous profitons de la vue offerte d’où nous pouvons apercevoir le glacier, puis décidons de ne pas poursuivre afin d’éviter la très probable ondée.

 

 

Plus de détails de la rando sur c2c.
Nous parvenons cependant à descendre au sec. Mais une fois dans la voiture, le ciel se vide : bon timing ! Nous errons quelque peu dans F. J. Glacier village mais le tour en est vite fait. Avec un musée éducatif sur les kiwis, nous croyons tenir notre plan B, mais à 35$ l’entrée, faut pas exagérer ! On trace donc la route cap au Sud. Fox Glacier, avec des gouttes et un plafond bien bas, n’a guère d’attrait, puis nous arrivons sur la jolie route côtière de Haast Highway, passant par l’esthétique Bruce Bay. Mais sous la pluie, ça perd un peu de son charme…

 

 

On s’en tient donc à un petit goûter en bord de route pour profiter d’un peu de Wi-Fi, le tout dans la voiture pour éviter les voraces sandflies… Puis, nous roulons jusqu’au lac de Paringa alors que la pluie se calme. Elle nous permettra de monter notre tente au sec tout près du lac. Mais accalmie + eau stagnante = sandflies en masse ! On ne peut se décider à aller se baigner dans le lac comme le font nos voisins de camping tellement ces satanés insectes nous harcèlent ! Mais comment font donc ces anglaises pour rester en mini shorts ?!

Dès le matin, les sandflies se rappellent bien vite à nous… Nous sommes donc efficaces, avalant le petit déj’ entre deux moulinets de bras et gesticulant lors du repli de la tente (car le mouvement semble limité les dégâts)… Bref, la voiture est notre refuge !

Fort agréable spot de camping, malgré l'invasion de sandflies
Fort agréable spot de camping, malgré l’invasion de sandflies

Nous atteignons rapidement à une route sinueuse surplombant la côte. Celle-ci se fait plus découpée et nous faisons une escale photogénique :

 

 

Un deuxième arrêt peu après nous permet de nous dégourdir les pattes. Une tour de guet et un sentier découverte bien aménagé nous ouvrent sur un écosystème typique du coin. Le retrait glaciaire (qui plongeait il y a encore peu – quelques milliers d’années à peine – dans la mer) a créé ici des lacs entre deux dunes. Ils sont le refuge pour de nombreuses espèces tant végétales qu’animales (oiseaux, surtout), dont certaines endémiques.

 

 

 

Nous atteignons ensuite Haast où nous faisons une brève pause au Visitor’s center pour nous renseigner sur les intérêts du coin.

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Important conseil du visitor’s center : ça ne s’invente pas !

La route semble autoporteuse. Aussi, la suivons-nous, nous arrêtant chaque fois qu’un point remarquable nous attire. Nous roulons désormais vers le Sud-Est et montons vers le col de Haast le long de la très large rivière homonyme. Elle était également occupée par un gigantesque glacier désormais riquiqui… Un sentier permet d’accéder au lit de la rivière et profiter de ses eaux aux somptueuses couleurs :

 

 

Nous nous arrêtons ensuite manger au pied d’une large plaine, restant en mouvement pour éviter (ou plutôt limiter !) les attaques de sandflies. Puis, quelques encablures plus loin, nous allons trainer nos chaussures au pied de la grande cascade de  Thunder creek.

Thunder creek waterfalls
Thunder creek waterfalls

Puis, peu avant le col, une autre cascade :

 

 

Sur l’autre versant, une autre balade nous mène à de superbes eaux translucides. Elles ont de superbes reflets bleu turquoise. Mais seuls quelques courageux y sautent depuis le pont (8 m de haut tout de même), sortant bien vite après une brasse endolorie par le froid mordant ! Beau mais vraiment très touristique :

Superbes couleurs dans ces blue pools
Superbes couleurs dans ces blue pools

Notre longue descente sur Makaroa (pause café) puis le proche lac Wanaka est synonyme de retour vers le beau temps. Et que c’est agréable dans pareil cadre :

 

Un arrêt au camping de Boundary creek est tentant mais le vent y est vraiment trop fort.

 

 

Nous continuons de longer agréablement la rive gauche du lac de Wanaka :

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Panoramique du lac Wanaka depuis le Nord

Puis, un étroit isthme nous fait découvrir un deuxième lac, aussi beau que le premier :

Explosion de couleurs (d)étonnantes, les rétines saturent !! Et promis, on a fait 0 retouche...
Explosion de couleurs (d)étonnantes, les rétines saturent !! Et promis, on a fait 0 retouche…

On en prend plein les mirettes : des lacs aux couleurs superbes, des pics enneigés dans le fond et des collines aux douces rondeurs au premier plan, tout y est ! On s’arrête souvent tellement c’est beau :

 

 

Puis on arrive à Wanaka, réputée une des plus agréables villes de Niouzi. C’est une petite bourgade bien tranquille établie sur les bords Sud du lac avec une superbe vue sur les montagnes environnantes, dont le haut Mont Aspiring (star locale, 3033m).  Nous faisons le plein de victuailles mais négligeons celui de la voiture, pensant que ça tiendra bien jusqu’au lendemain. C’est donc un peu stressés que nous roulons sur la réserve pour atteindre notre camping, établi sur une belle berge herbeuse du lac d’Hawea…
La tente montée, sans trop de sandflies (pour une fois !), c’est l’heure d’un bain mérité dans le lac. Il est certes frais mais cela reste fort agréable (et pratique pour se laver !). Nous savourons ce rivage, entre apéro et repas au soleil.

 

 

Nous nous levons alors qu’il fait encore nuit… Ainsi, la rosée n’a pas eu le temps de se lever et la toile de tente est encore sèche, hé, hé… Car, oui, quand on se réveille avant l’aube, on se rassure comme on peut… Tout ça car aujourd’hui, c’est randonnée. En effet, depuis notre arrivé dans les parages, cet Isthmus peak nous fait de l’œil : jolies rondeurs de volcan, situation idéale surplombant les deux lacs, dénivelé raisonnable pour nos jambes assez peu entraînées dernièrement… Bref, le temps est radieux et bien que sur la réserve, la voiture nous mène tout de même au parking…  Après un faux départ (!), nous entamons la montée.

 

Nous montons progressivement dans les alpages, franchissant les clôtures de moutons. Au détour d’un virage, nous sortons les jumelles pour observer un troupeau de biches et de cerfs. Puis ce sont de larges et longs lacets. On gagne assez vite de l’altitude. On passe ensuite une crête afin d’atteindre le versant soleil (on était au Sud), découvrant de belles crêtes entre herbes et roches découpées, toujours avec l’omniprésent lac de Hawea :

 

Puis, nous parvenons sur la crête finale puis au sommet. La vue, bien que commençant à se couvrir, est très ouverte :

 

Nous n’avons croisé que peu de gens vue l’heure encore matinale. La descente contraste donc car des dizaines de personnes montent, désormais en plein cagnard… Nous sommes alors bien contents de redescendre !

 

Plus de détails de cette randonnée sur c2c.
Une dame nous taxe de la crème solaire et, à cette occasion, nous sympathisons avec un couple de Français. Nous ferons la descente ensemble et partagerons un bon moment au parking. Mais il se fait faim, aussi reprenons-nous bientôt la route de Wanaka. Nous nous installons au bord du lac pour un repas et une sieste mérités. Puis, étant proches, nous allons voir le symbole de la ville, un arbre en partie immergé :

 

Après un passage au Visitor’s center pour préparer la rando du lendemain, nous allons au pied du lac d’Hawea nous installer au camping. Rudimentaire mais complet, il est bienvenu car les ondées arrivent… La douche chaude fait alors vraiment du bien ! Nous passons le reste de la journée à esquiver les gouttes, se réfugiant au bar pour trouver un peu de Wi-Fi… et une bonne pression ! Puis, après un repas entre les ondées, nous nous reposons.

 

Le réveil vient de la pluie qui tombe sur la toile de tente avant que celui du téléphone ne se déclenche. Je me lève (5h) malgré tout mais me retrouve vite bien seul, Claire n’étant guère motivée : c’est compréhensible vue la météo pourrie… Aussi, nous rendormons-nous quelques temps avant qu’un peu de soleil n’apparaisse. C’est l’occasion de s’activer entre petit déj’ et séchage de tente car l’averse suivante ne tardera pas. Le moral a chuté aussi vite que les températures… Car ici, tout l’intérêt réside dans les activités extérieures donc quand le temps n’est pas de la partie, bin, y’a pas grand chose à faire ! Mais cela ne dure guère. Nous finissons par regagner l’espoir d’une météo correcte et avec lui vient le vent qui chasse les nuages : merveilleux ! Aussi nous mettons-nous en route.

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Une fois l’ondée passée, couleurs magnifiques sur le Sud du lac d’Hawea

Le plan B est tout proche. Nous roulons au Sud du lac de Wanaka puis nous arrêtons dans un joli cadre campagnard. C’est le départ pour Diamond’s lake, recommandé hier par nos acolytes Français. Nous entamons la balade et rejoignons vite le lac du diamant, en vrai un petit étang !… On monte ensuite profiter du point de vue. Si vous êtes attentif/ve, vous apercevrez peut-être des grimpeurs/euses sur les photos (le coin est idéal pour débuter) :

 

Puis, nous poursuivons en direction du sommet de Rocky peak. C’est une jolie balade facile qui nous mène à un magnifique belvédère sur le lac de Wanaka :

 

Nous redescendons ensuite par un autre chemin pour faire une petite boucle et varier les vues :

Sud du lac de Wanaka et tous ses 'bras'
Sud du lac de Wanaka et tous ses ‘bras’

 

Sur le retour, qui ne croisons-nous pas : le couple de Français de la veille, celui-là même qui nous avait conseillé de venir nous balader ici… Nous les remercions de la bonne idée et papotons un peu. Puis finissons par redescendre.
Plus de détails sur la randonnée sur c2c.
En effet, nous avons de la route à faire. Nous décidons de passer par les montagnes, réservant la vallée pour plus tard. Entre les grands champs et nombreux moutons, nous découvrons une curiosité : pour collecter des fonds pour lutter contre le cancer du sein, locales et touristes ont accroché leur soutien-gorge à la clôture. Plutôt déconcertant, cette super bonne idée :

Allée de soutifs !!
Allée de soutifs !!

Puis, suivant notre application de cartes MapsMe, Claire nous dégotte un « camping » à demi sauvage, référencé nulle par ailleurs. On a l’eau courante pour la ‘douche’ et la nourriture (la rivière !), un terrain plat à l’écart de la route, peu de sandflies et, ô surprise, la vue sur l’élevage de biches du coin… On sera très bien, ici !

 

Nouvelle-Zélande, découverte du pays kiwi sur l’île Nord

Notre première semaine en Nouvelle-Zélande : un bref parcours de l’île Nord, du volcanisme aux « very experienced trampers tracks » en passant par de beaux lacs et des plages sauvages, un retour en occident, bien différent de l’expérience birmane !

 

Nous atterrissons à Auckland après de nombreuses heures de vol et autres transferts. Il y règne une ambiance bien proprette : l’aéroport est nickel, il y a des indications partout et on passe la douane sans sourciller (tant mieux !). Quel contraste avec le Myanmar que nous venons de quitter : l’exact antagonisme, oui !
Nous trouvons vite la navette qui nous permet de récupérer notre nouvelle maison : la voiture de location ! Car la Nouvelle Zélande, ce sont deux grandes îles. Aussi, pour les découvrir, mieux vaut être motorisés. Mais encore faut-il se faire à la conduite à gauche (fichus anglo-saxons…) ! Je parviens néanmoins à sortir de l’aéroport sans encombre et à rallier un supermarché pour s’approvisionner. Puis nous allons chez Russell, notre hôte pour cette nuit. La banlieue résidentielle est hyper calme, au point que, décalage horaire oblige, nous ne nous réveillons le lendemain matin qu’à 11h passées… Donc autant dire que Russel et l’autre couple hébergé (jeunes Français) sont partis depuis belle lurette ! On profite donc du confort de la sédentarité pour manger sur la terrasse, se faire du pain grillé, … Un vrai luxe après l’itinérance continue de ces derniers mois… Mais ce retour rapide à une vie « à l’occidentale » nous déboussole. En effet, nous avons voyagé pendant près de 9 mois dans des contrées moins ‘confort’ et souvent moins modernes, aussi est-ce déroutant. Nous mettrons bien quelques jours à se « remettre dans le bain »…
Une fois le  »programme » établi, nous nous attelons à une tâche ingrate  incontournable : la case magasins… En effet, nous devons nous équiper pour arpenter le pays de la fougère : tente, karémat, nourriture bis, etc. Puis, nous finissons par prendre la route. Direction le Nord Ouest.
Les routes sont peu larges et cela met direct dans le bain de la conduite du « mauvais » côté… Nous traversons de belles forêts très vertes (ça ne promet rien de bon sur la météo locale !…) et raides collines à deux pas de la mer. Cela dégage une belle ambiance de vallons et donne à penser à… …la Normandie* !
*tout lien avec des séjours prolongés que nous aurions passé l’un ou l’autre en cette contrée arrosée de la France rurale serait évidemment fortuit…
Claire déniche, via l’appli idoine (CamperMate® : si tu l’as pas, t’es mort !), un spot de camping. Car c’est toute une mission ici. Il y a une très forte affluence touristique, donc moult vans et caravanes ainsi que quelques rares campeurs. Les autorités ont donc dû organiser le truc : 1/ campings partout le long des routes du pays, 2/ sectorisation entre véhicules self-contained (autonomes) et les autres avec campings exclusifs pour les uns, les autres, mais parfois on mélange les deux  (me demandez pas pourquoi, y’a aucune logique !), 3/ service allant du néant (toilette sèche uniquement) au top moumoutte (trop cher pour nous) car 4/ ça coûte souvent bonbon (genre 7€/pers pour une toilette sèche, pas d’eau, en bord de route…). Dans tout ce fouillis, moyennant patience, on arrive à repérer un bon plan. Ce soir-là, donc, c’était herbe bien verte, toilettes et abri-auvent pour cuisiner, bien au calme le long d’une rivière. Le tout gratis (chose plutôt rare en Niouzi). Donc on plante la tente, puis on repart découvrir le coin. On commence par se rendre à Piha Beach. La route est sinueuse à souhait et offre des panoramas splendides sur la baie.
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Nous nous baladons sur la longue et large plage de sable jaune puis crapahutons sur la colline. Nous nous arrêtons à mi-pente devant un totem maori, la suite du  sentier étant fermée. La vue porte loin sur l’horizon, offrant de bien belles vues :

Puis nous reprenons la route vers la plage locale de Karekare : une immense étendue de sable gris, déserte, entourée de raides reliefs rocheux et peuplée d’oiseaux atypiques. Vraiment dépaysant. Ce charmant coin nous offre un lieu idéal pour trinquer et casser la graine à la santé de ce nouveau pays.

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Le lendemain, après une soirée à batailler avec les sandflies*, nous sommes cueillis par la pluie. Ça tombe plutôt pas trop mal car c’est jour de trajet : 350km sur des routes de campagnes seulement entrecoupées de pauses café et burgers, pour rallier les volcans du centre de l’île.
* sandfly  = moucheron vampire qui, dès qu’il fait jour, cherche une proie bien pourvue pour lui prélever quelques gouttes de sang frais. On n’a rien contre le don du sang, mais la fâcheuse tendance qu’a l’insecte à mordre voracement et à générer des démangeaisons diaboliques persistant des jours entiers nous fait sérieusement reconsidérer la voie du karma (« do not harm any being ») esquissée au Myanmar… Bref, cette bestiole est une vraie saloperie tenace, qui attaque en bande et n’a aucun répulsif connu… ou plutôt efficace…
Nous roulons toute la journée donc mais arrivés, le coucher de soleil offert par les volcans locaux nous scotche :

Le symbole national nous apparait enfin, même si un peu artificiel…

Kiwi, symbole national
Kiwi, symbole national

Le lendemain, nous souhaitons réaliser une rando traversante. Aussi, je dépose Claire au départ de la rando, fais quelques km de route pour aller garer la voiture à l’arrivée et la rejoint en navette (c’est cher mais c’est bien fait…). Nous pouvons donc entreprendre le célèbre T.A.C. (Tongariro Alpine Crossing), seule Great Walk* se faisant à la journée.
*les Great Walks sont les randos les plus réputées et courues du pays. Elles se déroulent généralement sur plusieurs jours, entre huts (refuges basiques forts onéreux à réserver des mois à l’avance) ou spots de bivouac (chers également) pour proposer de découvrir un terroir charismatique du pays.
La rando commence tout doucement le long des doux flancs du volcan Ngaruhoé. On distingue tout proche au Sud le Ruapehu, plus haut sommet de l’île Nord (2800m). Le sentier est immanquable, autoroutier presque… Les indications sont excellentes et le tracé nickel : il y a même des passerelles lorsque l’on est dans des zones humides et des escaliers quand cela se raidit ! Pas très aventureux… Faut dire que l’on doit être 600 ou 700 personnes aujourd’hui à arpenter ce sentier : c’est encore la saison, il fait super beau et on est dimanche… Bref, cela justifie quelque peu les toilettes sèches éparpillées toutes les 2h.

On change vite d’ambiance : pierres sombres, cendres et peu de végétation. Nous entrons bien vite dans le Mordor… Un premier cratère se présente, immense (plusieurs km de diamètre). C’est aride et battu par les vents.

Puis, nous montons sur une crête qui donne une vue plus large. En haut, quelle surprise nous attend : une vue panoramique, moult montagnes dans le lointain et des lacs aux couleurs affriolantes ! C’est très étrange mais superbe :

Fumerolles et autres gaz sont de la partie, amenant cette odeur de soufre qui pue l’œuf pourri… Vraiment ambiance !

Pardi, vue la beauté du lieu, n’oublions pas les moult chinois fans de selfies ! Mais on a nous aussi quelques clichés à partager, hé, hé :

La suite du parcours, après une brève remontée vers un lac alpin plus classique, nous fait redescendre versant Nord. Cela permet d’admirer durant plusieurs heures les lacs de Rotaoaira (petit) et Taupo (géant). Car la descente se révèle assez longue, les 21 km au total se faisant sentir. L’arrivée à la voiture est donc relativement salutaire.

La sortie décrite en détails sur c2c ici.
Nous enchaînons par un peu de route pour rallier un free-camping à Taupo. C’est pas fou mais cela fera l’affaire pour une nuit. D’autant que le beau et grand lac tout proche, avec ses jolies plages paisibles, offre un lieu idéal pour le brin de toilette plus que nécessaire… Le repas avec canards, cygnes et mouettes fait très champêtre !

Nous poursuivons notre incursion au pays des montagnes ardentes en nous dirigeant le lendemain vers Wai-O-Tapu. C’est un parc aménagé mettant en valeur certains effets visibles du volcanisme. C’est onéreux, particulièrement fréquenté mais excessivement beau. Je crois que les images parlent d’elles-mêmes :

Couleur flashy made in niouzi !
Couleur flashy made in niouzi !

Une fois sortis de « Disneyland Vulcain », nous continuons dans la même fibre en allant voir des ‘mud pools’ (bassins de boue bouillonnants) :

Puis, nous allons nous baigner dans une rivière thermale bien trop chaude vue la météo (grand beau, grand chaud !) :

Rivière d'eau chauffée à la lave. Verdict : 40°C !
Rivière d’eau chauffée à la lave. Verdict : 40°C !

Enfin, un brin de route nous mène à Rotorua, grande ville en bord de lacs. Nous logerons ce soir dans une auberge de jeunesse. Fin, pour être plus précis, on profitera de tous les services et on dormira dans la voiture, coût oblige… La piscine, fraiche à point, sera un régal, tout comme la douche bien chaude, méritée après plusieurs jours de « plans pas chers »… Nous pouvons aussi profiter, ô luxe extrême, de vaisselle et gaz pour nous faire un « vrai » repas (comprendre : avec un plat chaud…).

Le lendemain, nous avons presque mieux dormi dans l’auto que sous tente sur nos karémats bien trop minces… Nous avons réalisé qu’aller à Cathedral Cove nous fera trop de trajet pour la journée, surtout que nous devons être à Auckland le soir. Donc, suivant les conseils de la jeune de l’auberge, nous partons pour Karangahake, vallée semble-t-il encaissée, chargée d’histoire et dotée d’une belle cascade. Nous trainons un peu, le temps notamment de réorganiser la voiture et la laver (on la rend ce soir au loueur). Puis, nous faisons escale sur la route à Waihi Beach pour le déjeuner. Plutôt pas pire :

Nous rallions ensuite ladite vallée. La rivière est bien jolie et ses méandres lui donnent un charme certain. Nous trouvons rapidement la cascade. Et force est de constater que ces Owharoa Falls sont magnifiques. On s’y prélasse langoureusement.

Puis, nous nous égarons avant de trouver le bon départ des randos historiques. Nous n’aurons pas le temps de parcourir celles empruntant un tunnel de 1,2 km mais juste un petit aperçu des alentours. Car le site était dédié à l’orpaillage et persistent quelques vestiges des différentes étapes de l’extraction de l’or au fil des âges. Sympa, mais étonnés du fait que Histoire soit ici synonyme de 100, 150 ans maximum… C’est que le pays, ultra excentré et très isolé, a une histoire vraiment récente. Cela nous laisse donc un peu sur notre faim, car on ne s’attendait pas à ça !

S’en suit la route jusqu’à Auckland. Le temps de déposer notre véhicule, de prendre une navette et nous pouvons attendre paisiblement notre vol pour Christchurch. Le début de notre aventure sur l’île Sud peut commencer…

De Bagan à Thabarwa : poésie et sourires

Après de paisibles jours passés autour du lac Inle, nous voilà embarqués pour le splendide site archéologique de Bagan, au centre du pays. Celui-ci n’a rien à envier au Machu Picchu ! Nous y restons quelques jours avant de rejoindre la grande ville de Mandalay et ses cités royales. De retour ensuite sur Yangon, nous partons une petite semaine dans un centre de méditation faire du volontariat, une expérience qui nous marque profondément, avant de quitter ce pays emprunt de tellement de sourires…

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5h30 du mat… Bienvenus à Bagan !

Archéologie et fantasmagorie à Bagan

Nous arrivons donc à Bagan le 18 janvier à 3h30 du mat, ouch, ça fait mal ! C’est que les bus de nuit ne sont pas vraiment calés au rythme du soleil ici… Cela a un avantage pour nous car à pareille heure, le taxi ne nous arrête pas au péage du site archéologique de Bagan… Nous sommes chanceux ! Arrivés à l’hôtel, la réception nous ouvre à 4h. Nous patientons sur le canapé jusqu’à 5h et nous motivons pour aller louer un petit scooter électrique à 5h30 à une petite dame qui ne parle pas un mot d’anglais mais adorable… et surtout plus réveillée que nous ! Et c’est parti pour tracer la route de nuit dans un site archéologique qui nous est totalement inconnu mais surtout qui est immense selon ce que nous en avons entendu (plus de 100 km² !!). Nous nous arrêtons à un premier bâtiment, enfin une ruine que nous avions repérée, pour voir le lever de soleil sur Bagan. Le problème est que la plupart des toits des bâtiments ont été fermés en 2018, il ne reste donc plus que quelques perles rares auxquelles nous pouvons accéder, et le jeu consiste à les trouver ! Pour celle-ci, c’est râté… Mais le petit côté Indiana Jones nocturne est plaisant. Nous cherchons un autre temple : toit fermé aussi… Nous nous contentons donc de rester sur la terrasse de celui-ci pour admirer les premières lueurs du jour qui commence déjà à poindre.

Et quel spectacle ! Découvrir le site dans ses brumes matinales, voir émerger les toits pointus des ruines de temples vieux de plus de 8 siècles et s’imprégner de tout le mysticisme que cela représente est un moment magique. Le ciel s’éclaire petit à petit et le rougeoyant Bagan se découvre sous nos yeux… Et nous n’avons encore rien vu ! Heureux du spectacle, nous descendons de notre terrasse pour reprendre la route et voir les montgolfières décoller l’une après l’autre. Chaque matin, c’est le même poème qui s’écrit au-dessus du site de Bagan : une vingtaine de montgolfières qui s’envolent pour admirer Bagan de haut. Un poème que nous nous contentons de regarder du sol car pas vraiment abordable financièrement (350€ le vol d’1h…).

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Brume matinale sur Bagan
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Premier lever du jour sur Bagan

Nous rentrons à notre hôtel, des étoiles plein les yeux… fin, du soleil plutôt ! Et nous profitons du bon petit dej’ buffet à volonté de l’hôtel. Étonnamment, nous sommes en forme après une courte nuit dans le bus. Nous enchaînons donc la journée et retrouvons Charlotte que nous avions rencontrée à Hpa An. Nous sommes bien contents de nous retrouver et passons la journée ensemble. Charlotte connaît bien le site, y étant depuis 3 jours. On se balade donc tranquillement à la découverte de cet immense Bagan. Une journée classique à Bagan consiste à voir le lever de soleil du haut d’un temple, prendre son scooter et se balader la journée dans l’immensité du site et s’arrêter quand un temple nous plait au milieu de la plaine, faire une petite sieste et contempler enfin le coucher de soleil. C’est que le soleil donne toute sa splendeur aux vieux temples couleur brique qui semblent s’embraser. Nous ne dérogerons donc pas à la règle avec Charlotte. Nous zappons juste la petite sieste aujourd’hui. Nous visitons tout d’abord le temple Ananda, que nous avons pu admirer le matin même de nuit, puis nous arrêtons à d’autres temples dont je vous épargne les noms, mais pas les photos :

Dans l’après-midi, Charlotte fait un saut à son hôtel et nous visitons de notre côté un temple. Et quelle surprise à l’entrée de tomber nez à nez sur Pierre et Rosy ! La Birmanie est petite… On décide de se donner rdv dans 2 jours car Charlotte nous attend pour le coucher du soleil. Elle a repéré un petit spot la veille sur lequel nous pouvons monter sur le toit. Nous sommes une vingtaine de personnes mais nous ne sommes pas déçus du spectacle, tout aussi émouvant que celui du matin.

Nous rentrons après ce beau moment en empruntant les chemins sableux de nuit, belle ambiance ! Après un dernier petit resto avec Charlotte, nous nous disons aurevoir cette fois « pour de bon » et allons au dodo. C’est que cette longue journée aussi belle soit-elle, nous a assommés.

Le lendemain, nous n’avons pas le courage de nous lever à 5h pour voir le lever de soleil… Mais nous repartons un peu plus tard pour une journée de découverte plus en profondeur du site. Nous avons repéré les temples importants à ne pas rater et ça en fait déjà pas mal sur la liste ! Alors, après le petit dej’, on attaque ! Nous enfourchons de nouveau notre scooter électrique (soit dit en passant, un engin génial, qui ne fait pas un bruit !) et partons de nouveau arpenter Bagan. Nous ne laissons pas trop de temps cette fois-ci au hasard, en nous perdant dans les petits chemins car le nombre de beaux temples à visiter est énorme. Parfois, nous avons besoin d’une petite lampe pour pouvoir admirer les fresques murales d’époque, non éclairées pour les conserver ! Bouddha était déjà bien présent au XIe siècle ! Au cours de notre visite, nous avons repéré une ruine un peu perdue sur laquelle nous avons accès au toit par un escalier très aérien. Nous avons trouvé notre spot du lendemain pour le lever de soleil !

Nous terminons la visite du site par une immense pagode dorée au bord de l’Irrawaddy, le fleuve qui traverse tout le pays. Il y a essentiellement des birmans qui viennent ici, c’est un lieu de pèlerinage et ils veulent donc prendre des photos avec nous (lol).

Nous cherchons ensuite notre temple coucher de soleil, mais celui que nous trouvons est fermé… Nous nous retrouvons donc au centre du site sur un lieu prisé des touristes pour ce moment de la journée, mais une fois encore, c’est magnifique !

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Coucher de soleil sur Bagan

Le jour d’après, cette fois-ci nous nous levons ! 5h 30, sur le scoot’, nous partons rejoindre notre spot repéré la veille. Nous y arrivons sans problèmes et savons qu’il faut être prudent pour la montée sur le toit qui est en fait une sorte de tour creuse. Mais ayant bien repéré la veille, il n’y a aucun soucis, nous prenons place sur notre petit toit, seuls au monde ! La vue est spectaculaire, dégagée, avec un gigantesque temple devant nous et plein de petits toits pointus éparpillés tout autour. Le jour se lève, les montgolfières décollent et commencent leur danse dans la palette du peintre… Nous savourons le moment…

Vol des montgolfières sur Bagan
Vol des montgolfières sur Bagan
On admire Bagan à 6h du mat depuis notre belvédère...
On admire Bagan à 6h du mat depuis notre belvédère…
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Soleil du matin qui éclaire les temples qui sortent de la brume à Bagan

Nous descendons de notre toit pour aller prendre le petit dej à l’hôtel, puis allons retrouver Pierre et Rosy au temple Ananda. C’est la plein lune en ce moment et il y a une grande fête bouddhiste au temple. Nous nous fondons donc tous les 4 dans la masse des pèlerins et observons les rituels d’offrande avec des moines qui semblent jouer à la loterie (on sait bien que ce n’est pas ça mais on aurait bien eu besoin d’un guide local pour comprendre sur ce coup là). Nous prenons ensuite un petit café tous les 4 et nous donnons de nouveau rendez-vous pour la prochaine étape, car nous serons à Mandalay au même moment !

Nous rentrons à l’hôtel et attendons un minivan qui doit venir nous chercher pour nous rendre au Mont Popa, à une cinquantaine de km de Bagan. Le Mont Popa est un volcan situé au beau milieu d’une plaine immense au sud-est de Bagan. Il est possible d’y faire une randonnée pour atteindre le sommet mais nous avons plutôt décidé de gravir les 700 marches qui montent au rocher Taung Kalat situé en face. Depuis ce rocher, nous avons une vue panoramique sur la plaine et avons de nouveau droit à un splendide coucher de soleil. Nous essayons en revanche de ne pas nous faire piquer nos lunettes de soleil par les singes qui ont envahi la zone (malheureusement extrêmement polluée). Jolie petite escale qui nous laisse néanmoins un peu abasourdis par les pèlerins en bord de route qui se suivent sur des dizaines de km pour réclamer des donations auprès de toutes les voitures qui circulent sur la route. Nous pensons que cela est dû à la fête de la pleine lune mais cela nous laisse bien interrogateurs…

Le Mont Popa depuis Taung Kalat
Le Mont Popa depuis Taung Kalat
Coucher de soleil au Taung Kalat
Coucher de soleil au Taung Kalat
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Rencontre entre les mondes 🙂

Mandalay et les cités royales

Lundi 21 janvier, nous avons réservé notre bus pour nous rendre à Mandalay ce matin. Grande ville un peu plus au Nord du pays, connue pour ses cités royales alentours. Le trajet est cette-fois-ci bien mouvementé et on frôle la panne, mais ouf les réparations semblent plus efficaces qu’au Népal ! Nous arrivons donc à Mandalay en milieu d’après-midi et déposons les affaires à l’hôtel. Le séjour sera bref, nous réservons déjà un bus de nuit pour le lendemain car nous voulons être à l’heure pour notre volontariat dans le centre de méditation près de Yangon. Nous terminons la journée en réservant un tour pour le lendemain dans les cités royales autour de Mandalay avec Pierre et Rosy qui arrivent à Mandalay ce soir. Nous testons ensuite le night market, bien moins probant qu’a Yangon ou dans les autres villes que nous avons pu visiter… Mandalay est une bien grande ville ! Mais nous ne disons tout de même pas non à un bon buffet birman dans la rue.

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Journée à Mandalay avec Pierre et Rosy
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Au milieu des moinillons et des monnialettes

Le lendemain, le taxi (privé svp !) vient nous chercher à 8h30 à l’hôtel. Nous passons ensuite prendre Pierre et Rosy au leur et c’est parti pour une journée de visite !… de temples… de stupas… de pagodes dorées… et de temples… stupas… pagodes dorées… Nous arrivons un peu à saturation des démonstrations du bouddhisme, on doit bien l’avouer. Trop de Bouddhas… tue le Bouddha ! Nous passons néanmoins une très belle journée en compagnie de nos 2 acolytes voyageurs du 3ième âge. Nous commençons par la cité d’Amarapura et le chauffeur nous dépose à un monastère pour que nous admirions le déjeuner des moines à 10h15. Nous n’avions rien demandé et sommes un peu surpris de nous retrouver parmi une horde de touristes chinois qui mitraillent de photos à bout portant les moines qui défilent avec leur bol pour se rendre dans leur cantine… Expérience peu agréable… Nous continuons ensuite pour nous rendre de l’autre côté de l’Irrawadyi, visiter Sagaing et sa colline aux 1001 stupas dorées, impressionnant vu du pont !

Après une petite pause repas (nous gagnons de nouveau une bière gratuite avec le jeu des capsules de bières Myanmar hé hé !), nous traversons l’Irrawadyi en barque pour être attendus de l’autre côté par une calèche… un bon attrape touristes ! Mais bon… La balade vaut tout de même le détour sur cette dernière cité royale d’Innwa, avec des ruines d’anciennes murailles sur le passage. Nous visitons un magnifique monastère en bois, très sombre et austère, perdu au milieu de la jungle, puis visitons un petit Bagan, jolies ruines perdues au milieu des rizières.

Nous demandons ensuite à la calèche de nous ramener au bateau car nous voulons voir le pont d’U-Bein au coucher du soleil. Le pont d’U-Bein est un immense pont qui relie deux villes tout construit sur pilotis de bois. Celui-ci a un charme fou au coucher du soleil. Le problème… c’est que tout le monde le sait ! Nous n’avons jamais vu autant de touristes en Birmanie ! C’est le défilé de touristes sur le pont… Vraiment dommage. Mais le coucher de soleil n’en reste pas moins splendide, on vous montre…

Et voilà, notre petit tour un peu trop touristique à notre goût à Mandalay nous aura tout de même permis de passer une belle journée avec Pierre et Rosy. Et le chauffeur nous dépose au terminal de bus où notre bus de nuit nous attend pour un retour à Yangon !

Nous arrivons à Yangon vers 6h et connaissons désormais bien le trajet pour revenir à notre petite auberge. Nous demandons s’il reste de la place pour ce soir et décidons finalement de rester une nuit ici pour se reposer un peu avant le volontariat. Le soir, après une petite bière, nous gagnons 100 000 kyatts (plus de 50€) au jeu de la capsule de bière !! On n’en revient pas… La propriétaire de l’auberge nous aide à récupérer les sous, vraiment trop adorable !

Volontariat à Thabarwa

Nous repartons le lendemain dans l’après-midi pour nous rendre au centre de méditation ThaBarWa que nous avons contacté pour faire du volontariat. Le centre est à 1h30 en bus de ville de Yangon et se situe dans la ville de Than Lyin, derrière le bras de mer qui la sépare de Yangon. Le bus nous dépose au bout de la rue du centre et nous traversons celle-ci pour atteindre le panneau ThaBarWa Nature Center. Nous sommes hyper surpris de la grandeur du site. Il s’agit en fait d’un village entier qui a été construit ici par un moine pour recueillir les birmans les plus démunis.

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Entrée du centre de méditation ThaBarwa

Nous allons nous enregistrer, puis une monniale nous indique le bâtiment où nous allons loger : le USA Hall, un grand bâtiment dans lequel sont logés plus de 50 volontaires ! C’est impressionnant, mais l’ambiance internationale est bien sympathique ! Il y a tellement de volontaires qui viennent qu’il ne reste plus de place dans les dortoirs… Ils ont donc installé une sorte de « camp de réfugiés » au dernier étage où va dormir Jean-Yves, et moi j’ai la chance (ou pas… je vous passe l’épisode du rat que j’ai trouvé dans mon sac un matin en mettant la main dedans… brrrrr) d’avoir un lit dans un dortoir de filles. Nous prenons connaissance petit à petit des lieux et nous rendons vite compte qu’il faudra s’habituer à la crasse… Mais la bonne humeur qui règne ici nous fait vite oublier tout ça. Un petit tour de présentation du village pour les nouveaux volontaires est organisé à 17h et cela nous permet de se repérer un peu mieux dans ce village. Il y a plus de 7 hôpitaux qui ont été installés ici ! A 18h30, c’est l’heure du repas avec tous les volontaires, et on réalise là le nombre que nous sommes, avec pas mal de français dans le groupe ! Encore… Arf ! Puis 19h15, nous avons rdv pour le meeting, ce sera notre petite routine de tous les jours. Le meeting sert à réunir tous les volontaires pour recueillir les impressions du jour et planifier le programme du lendemain sur les différentes activités organisées par le centre pour les patients des hôpitaux essentiellement, mais aussi pour les enfants, les moines… On peut s’inscrire à autant d’activités qu’on le souhaite, c’est bien organisé et il y a peu de chances de s’ennuyer !

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Aperçu du planning d’activités pour les volontaires

Tout cela est orchestré par Loïc, un français, le « volonteer manager »,  également volontaire depuis 21 mois ici. C’est très bien fait et il y a une très belle énergie parmi les volontaires. Entre les activités en aide aux personnes du village, nous pouvons faire de la méditation, du yoga, du taï chi… grâce aux volontaires qui encadrent bénévolement les cours, c’est vraiment génial ! Durant 5 jours passés dans le centre, nous allons donc essayer de nous inscrire à quasi toutes les activités afin de pouvoir avoir une perception un peu complète du travail qui est réalisé ici. Je vous décris donc ici chacune des activités que Jean-Yves et moi avons réalisées au cours de ces 5 jours :

« Pagoda Party » : cela consiste à aller dans 1 ou 2 des 7 hôpitaux du centre pour demander aux patients qui ne peuvent plus marcher s’ils souhaitent se rendre à la pagode pour y prier. Et il y a toujours des volontaires ! On vient donc les chercher dans leur lit et les aider à marcher ou les porter jusqu’au fauteuil roulant. C’est assez sportif ! On les emmène ensuite en fauteuil jusqu’à la pagode à un petit km de marche. Ils sont heureux de pouvoir sortir de leur lit d’hôpital et d’être à l’air libre, de pouvoir venir poser leur petite bougie et prier le temps qu’il leur faut devant Bouddha. Les échanges oraux sont difficiles à cause de la barrière de la langue mais le sourire et la langue des signes suffisent pour s’apporter un peu de bonheur mutuel. Un petit papi a même pris Jean-Yves en affection et veut le revoir tous les jours !

Ambiance pagoda party !
Ambiance pagoda party !

« Cooking » : activité qui consiste à faire manger les volontaires le soir ! Car dans un centre de méditation, nous sommes sensés faire comme les moines et ne plus manger à partir de 12h. Sauf que les volontaires, ils veulent manger quand même le soir ! Du coup, on s’attèle à 6 ou 7 pour faire à manger pour 50. Et ce n’est pas une mince affaire ! Repas végétariens au menu, en fait on coupe beaucoup de légumes dans une ambiance bon enfant !

« Patient Care » : l’activité qui nous a le plus impressionnés car il s’agit d’apporter des soins à quelques patient du Rainbow Hospital qui ont de graves blessures. Comme aucun de nous n’a de compétences en médecine, on fait ce qui est à notre portée, c’est-à-dire changer un pansement, nettoyer une plaie, changer des couches (oui!), passer la pommade sur des champignons ou des « bed wounds » (blessures liées au fait de rester trop longtemps dans son lit dans la même position)… Pour notre première avec Jean-Yves, nous avons un patient amputé d’une jambe, un autre patient avec une sonde et un dernier paralysé. Pas évident… Laurent, un autre volontaire français nous briefe un peu mais ce n’est pas non plus évident pour lui. Et les patients… avec tout ce qu’ils vivent, gardent un grand sourire ! Incroyable.

« Alms » : il s’agit de faire l’aumône avec les moines. Le matin à 6h30, nous partons à l’arrière du pick up faire la route jusqu’aux villages près de Yangon et rejoindre les moines qui viennent demander des offrandes tous les matins aux villageois. Nous suivons donc l’escorte de moines, avec un « moine en chef » devant qui vient récolter les offrandes en tout genre. Devant les moines, deux ados avec un hygiaphone, annoncent l’arrivée des moines aux villageois. Et les gens attendent sagement devant leur maison que les moines récoltent leur riz (cuisiné ou pas), leurs produits d’épicerie, leurs billets, et tout ce qu’ils souhaitent offrir ! Une fois encore, ils ont tous le sourire aux lèvres et sont heureux de se faire bénir leurs offrandes. De notre côté, nous récoltons les diverses vivres dans les paniers, cela fait rire les gens de voir des occidentaux faire ça. Au final, nous marchons pas mal de kilomètres dans la matinée et rentrons bien vannés au centre.

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Défilé de l’aumône avec les moines

« Make them move » : j’ai adoré cette activité ! Nous rentrons dans les différents hôpitaux du centre et nous mettons de la musique en dansant. Beaucoup de regards se tournent alors vers nous et certains commencent à danser sur leurs lits, alors on vient les chercher et on danse avec eux. Cela ne dure pas bien longtemps mais cela casse leur routine bien ennuyeuse de leur lit d’hôpital et ils adorent ! Une petite mamie nous offre même des petits gâteaux !

« Kids english » : il s’agit de donner des cours d’anglais basiques aux enfants du centre. Mais ce n’est pas une école à proprement parlé… 1h par jour, les enfants qui souhaitent assister viennent. Nous n’avons donc que 2 petites filles quand nous le faisons. Nous avons fait des choses basiques autour des couleurs et du coloriage, des animaux… Un joli moment.

« Physiotherapy » : deuxième activité qui nous impressionnait un peu. Nous partons le matin au Rainbow Hospital pour prendre en charge un patient par binôme. Il existe des fiches pour chaque patient avec des gestes à lui faire réaliser tous les jours. Je suis pour ma part avec Jeannine, une autre volontaire qui connaît bien et un patient nommé Tiso que nous avions vu en « Patient care ». Nous lui faisons bouger le haut du corps avec des mouvements de bras après lui avoir fait des massages pour lui décontracter les muscles. Il connaît bien lui-même les exercices et nous sommes plus là pour l’assister, ça se passe très bien, toujours avec un grand sourire ! Pour le bas du corps, c’est plus délicat, il a les hanches disloquées… On se contente donc de lui faire bouger les chevilles. Deux filles pour s’occuper de lui pendant 1h30, je crois qu’il était râvi !

Séance de kiné
Séance de kiné


« Patient washing
 » : l’activité que je devais réaliser le premier jour qui consiste à faire prendre leur bain aux patients. Mais celle-ci a été annulée ce jour là car un moine célèbre venait faire une conférence au centre. A la place, nous avons donc nettoyé un rat crevé dans le local où sont stockés tous les produits de soin… L’état sanitaire des hôpitaux ici est difficilement imaginable pour nous autres occidentaux. Les gens s’entassent avec les chiens, les chats, les rats… fument dans leur lit… Il faut vite essayer de dépasser nos schémas d’occidentaux et s’habituer à la situation.

Parmi les activités « détente » :

Yoga : tous les matins nous avons la chance d’avoir notre cours de yoga à 6h donné par une volontaire israélienne incroyablement compétente ! De temps en temps, on complète l’après-midi par le yoga de 17h avec une autre volontaire portugaise tout aussi efficace ! C’est le top !

Méditation et conférence avec un moine : chaque jour, des séances de méditations accompagnées sont proposées aux volontaires, ensuite chacun est libre de méditer quand il le souhaite, un Dhamma (salle de méditation) étant dédié à cela dans notre bâtiment. Cela nous permet d’avoir une première approche de la méditation, même si c’est un peu difficile dans ce centre qui est très bruyant avec le passage des véhicules et des chiens hurleurs… Nous avons également eu la chance d’assister à une conférence d’un moine tchèque qui nous a expliqué les bases de la méditation dans le bouddhisme. Enfin, une expérience plus difficile a été une méditation du soir avec une monniale qui souhaite transmettre son savoir. Elle nous a donc fait pratiqué la méditation respiratoire qui consiste à hyperventiler pendant… 1h ! Que c’était dur ! Mes jambes endolories s’en souviennent encore…

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Conférence avec une moine tchèque et Dhamma hall

Taï chi : la même volontaire israélienne qui nous fait le yoga le matin s’est proposé de donner des cours de taï chi ! Une première pour moi, alors je m’essaye et ça me plait plutôt bien. Tout est dans le « flow » 🙂 On n’a pas pu assister à sa session kickboxing (véridique !)…

Découverte du projet acquaponie – permaculture : Loïc, le « volontaire manager » a développé un projet d’acquaponie au sein du centre avec un jardin en permaculture associé. Il nous fait visiter le système et nous explique qu’il souhaite en faire un centre de formation pour les birmans afin de répandre la technique dans le pays. L’acquaponie, consiste, brièvement, à faire pousser dans une « nursery » des plants dont les racines sont immergées dans l’eau, une eau alimentée par des petits poissons qui défèquent et apporte les nutriments nécessaires aux plants qui poussent 30% plus rapidement avant de les replanter dans le jardin en permaculture. On lui souhaite vraiment que son centre de formation prenne de l’ampleur !

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Projet aquaponie

Et ça ce sont les activités auxquelles nous avons participé… Il y a encore beaucoup d’autres projets, ce centre foisonne d’initiatives fructueuses !

Au final, ces 5 jours passés à ThBarWa nous auront énormément apporté et nous nous sentons riches de tous ces sourires reçus de gens qui n’ont rien, mais aussi de volontaires qui ont tout un tas d’énergie positive ! Le plus dur était peut-être de supporter la saleté et de devoir marcher tout le temps pieds nus dans celle-ci… C’est la culture ici. Mais ce n’est vraiment pas ça que l’on retiendra et nous reviendrions sans hésiter dans ce centre si nous en avions l’occasion. Merci à ThaBarWa !

C’est sur cette belle expérience enrichissante que se termine notre séjour au Myanmar. Nous passons une dernière nuit à Yangon avant de prendre notre vol pour la Nouvelle Zélande ! Oui, nous avons finalement craqué pour la fin de notre voyage en terminant par un pays qui nous faisait trop rêver !

Mingalaba Burma !*

*Bonjour Birmanie ! Nous débarquons fraîchement au Myanmar (ex-Birmanie) le 3 janvier dans une ambiance tout à fait différente de la Thaïlande et tellement paisible. Les premières sensations qui nous frappent en arrivant à Yangon, la capitale : de douces odeurs de thanaka (poudre jaune ocre extraite de l’arbre du même nom pour protéger du soleil et procurer une sensation de fraîcheur), les visages des birmans peinturlurés de ce même thanaka, des stupas dorées à chaque coin de rue, une architecture éclectique et colorée entre passé colonial et cages à lapin, des gens souriants, des enfants qui te font des signes de la main, voire même t’envoient des bisous, d’élégants longyis (jupes type sari) portés par les hommes, les ombrelles en papier et tissu colorées des femmes… Toute une ambiance très douce dont nous nous enivrons dès les premiers pas posés sur le sol birman.

Notre voyage débute donc par une découverte de la capitale, pour ensuite se diriger dans la région plus au sud de Mawlamyaïne connue pour son Bouddha couché géant. De retour ensuite à Yangon, nous embarquons pour Kalaw, au centre du pays, pour enfin rejoindre la douceur des rives du Lac Inle.

Yangon

Notre arrivée à Yangon est très étonnante, nous n’avons pas la sensation d’atterrir dans une capitale, il est plutôt facile de se repérer dans la ville (les stupas et pagodes aident pas mal pour ça !), les rues ne sont pas bondées et tout le monde semble mener sa petite vie paisiblement entre « street food » et marchés aux 1001 couleurs et odeurs. Nous trouvons facilement un bus à l’aéroport qui nous mène jusqu’au centre ville de Yangon dans lequel se trouve  notre capsule. Car nous allons dormir dans une capsule ce soir ! Cela consiste en une sorte de dortoir mais avec un peu plus d’intimité (rideau et petit muret entre chaque capsule). Il y a très peu d’espace mais au final c’est plutôt bien fait, on y dort bien. Nous ne tardons pas ensuite à découvrir les rues de Yangon et tester la « street food » car c’est un nouveau régime alimentaire qui nous attend ici, souvent représenté par le buffet birman qui consiste à ouvrir les casseroles devant nous pour y choisir ce qui nous semble être le plus à notre goût. Très peu de gens parlent anglais alors on se parle avec les mains et on fait des expériences culinaires sans trop savoir ce qu’il y a dans notre assiette.  Dans l’ensemble la nourriture est plutôt grasse, beaucoup de plats frits, mais on arrive parfois à trouver le Graal avec la « tea leaves salad », salade à base de feuilles de thé, tomates, oignons, cacahuètes…, un petit délice typiquement birman !

Nous visitons ensuite notre première pagode dorée : la Sule Pagoda, à quelques pas de notre auberge. Le clinquant est ici de mise, et il en sera de même dans tout le pays ! Un moine nous accoste gentiment pour nous faire découvrir les rituels bouddhistes autour de la pagode, c’est une bonne entrée en matière (même si à la fin de la visite, son collègue caché est venu nous demander des sous, mais bon…). Après une balade dans la ville, nous allons manger le soir au « night market », entre la rivière et la route. Nous sommes les seuls touristes parmi les birmans, assis sur notre dinette (tables et chaises pour nains) et tout le monde nous regarde. Nous sommes exotiques ici ! C’est la première fois que nous ressentons ça et après tout, c’est ça que nous recherchons dans le voyage : la rencontre, la surprise, la curiosité de l’autre… Ça nous fait du bien.

Le jour suivant, nous passons une journée plus calme et rencontrons Audrey, une jeune française qui réalise un documentaire sur le bonheur à travers ses voyages. Nous passons un petit bout de temps ensemble, entre découverte du marché et partage d’une bonne « tea leaves salad » ! Nous allons ensuite visiter l’attraction touristique de Yangon, mais surtout lieu de pèlerinage important pour les birmans : la pagode Shwedagon. Il s’agit d’une immense pagode dorée, entourée de tout un complexe de temples et stupas, tous plus enluminés les uns que les autres, un choc visuel impressionnant. Nous décidons ensuite d’aller admirer le coucher de soleil sur la pagode, d’un peu plus loin, dans le parc Kandawgi entouré de petits lacs. Entre le ciel qui s’embrase, la danse et le chant des oiseaux et la pagode qui s’illumine, nous ne sommes pas déçus…

Nous prenons un bus pour rentrer et nous arrêtons devant le city hall. C’est la fête de l’indépendance aujourd’hui pour la Birmanie qui fête sa sortie du joug des anglais il y a 70 ans (pour laisser place à la junte militaire une dizaine d’années plus tard…). L’ambiance est bon enfant et familiale avec un concert de rock (étonnant !). Puis, nous rentrons boire notre première bière Myanmar et manger un bout pour 3 francs 6 sous (notre budget par repas & par personne est compris entre 0,80€ et 3€, sic!).

 

Mawlamyaïne 

Après notre introduction dans la capitale, nous prenons un bus pour nous rendre dans le sud-est du pays, à Mawlamyaïne (prononcer Moulmaïn). Le terminal de bus se trouve à 1h au nord de Yangon et il faut donc nous débrouiller pour trouver le bon bus de ville qui nous y mène. Mais il y a toujours un birman sur notre route pour nous renseigner gentiment. Nous partons donc pour 6h de bus et arrivons à Mawlamyaïne en fin d’après-midi, au soleil couchant d’un rouge vif. Il s’agit de la 4ème ville du pays, elle longe le fleuve Salouen qui a parcouru un long chemin avant de se jeter ici dans la mer d’Andaman, puisqu’il prend sa source sur le plateau tibétain. Après avoir posé les affaires à l’hôtel, nous partons visiter de nuit, par un petit chemin sombre, la première de toute une série de pagodes dorées qui culmine sur la colline et domine la ville. Nous gardons les autres pour le lendemain et allons nous délecter de quelques tests culinaires sur le « night market » rempli de brochettes en tout genre (brochettes d’œufs – avec la coquille s’il vous plait ! – de poulpes, de pieds de poulets, de crevettes géantes…), nous optons pour les plus classiques mais Jean-Yves s’essaie tout de même au poulpe !

Le lendemain, nous enfourchons notre scooter pour aller à la rencontre des paysages environnants, très marqués par le bouddhisme. Nous descendons à environ 30 km au sud de la ville pour aller voir un immense bouddha couché (200 m de long !) construit en pleine forêt. Pour y accéder, une allée d’une centaine de statues de moines nous ouvre le cortège. En face du Bouddha couché, un autre est en construction, encore plus grand, et déjà rouillé par l’ampleur de ce fastidieux chantier… Une mégalomanie du bouddhisme un peu étrange… Mais la ferveur pour la religion (d’Etat) est ici très forte. Nous visitons l’intérieur du bouddha, un peu glauque avec des mises en scène de la vie de Bouddha et sommes bien plus amusés par les birmans qui demandent à nous prendre en photo avec leurs enfants. Nous reprenons ensuite la route en admirant le paysage : des pics karstiques émergent de part et d’autre de la route surmontés de pagodes dorées, toujours…

Paon paon birman
Paon paon birman

Nous nous arrêtons manger dans une petite gargotte en bord de route et sommes encore sous le charme de l’accueil des birmans, qui ne parlent pas un mot d’anglais mais savent très bien communiquer par le sourire. Nous visitons ensuite le monastère Pa Auk perdu au milieu de la forêt, avec interdiction de parler, une immense salle de méditation avec les moines plongés dans l’obscurité, on y ressent toute la sérénité du lieu. De retour à Mawlamyaïne, nous enchaînons la série des pagodes dorées sur la colline en terminant par une vue panoramique sur la ville et le fleuve Salouen. C’est la pluie qui nous fait rentrer ensuite sous nos pénates.

Le 7 janvier, nous prenons le bateau pour relier la prochaine ville de notre périple : Hpa An, capitale de la région Karen. La traversée est un véritable voyage en soi. Nous voguons sur les rives du fleuve Salouen pendant 5 bonnes heures, en admirant ses rives paisibles bordées de bananiers, de palmiers, puis de pics karstiques qui émergent au loin, au milieu de nulle part. Nous croisons de nombreux pêcheurs, des femmes avec leurs ombrelles colorées sur les bateaux, de jeunes moines qui nous saluent sur le rivage. Nous faisons une halte pour visiter un monastère sur le chemin, très beau, avec sa pagode dorée, ses toits élégamment découpés et ses plafonds à caisson en bois rouge ocre. Nous rencontrons sur le bateau Charlotte, une française (il y a beaucoup de français qui voyagent en Birmanie !) d’une petite quarantaine d’années qui voyage pour plusieurs mois en Asie. Nous accrochons tout de suite en passons notre temps à papoter sur le bateau.

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Débarquement à Hpa An

Hpa An

Fraîchement débarqués à Hpa An, nous allons manger ensemble un pad thaï près du petit marché joliment peuplé de couleurs et de sourires. Nous prenons une chambre dans le même hôtel et décidons de passer la journée du lendemain ensemble. Le soir, nous visitons Hpa An et son marché de nuit grouillant de vie et de victuailles, idéalement situé devant un petit lac avec comme toile de fond 2 pitons rocheux qui se détachent au loin derrière le lac et son ponton sur lequel les habitants flânent le soir. L’Asie comme on l’imagine…

Le projet du lendemain est reporté car c’est une pluie battante qui nous réveille au petit matin et qui ne cessera qu’en milieu d’après-midi. Ça faisait bien longtemps que nous n’avions pas eu de pluie ! Du coup on se repose, on prend notre temps et on va se balader en ville en fin d’après-midi avec Charlotte. Hpa An est une ville étonnante, entre vieilles maisons birmanes en bois et modernité. Nous allons visiter une pagode en construction qui semble être un vrai terrain de jeu pour les gamins du coin. Ils s’amusent à nous montrer leurs petits coins secrets du temple et sont d’une incroyable tendresse, l’un d’entre eux réclamant des câlins… Des gamins beaux, curieux et affectueux, on fond !

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Les enfants de la cité perdue de Hpa An

Nous mettons donc à exécution le jour suivant, avec un grand ciel bleu cette fois-ci, notre programme prévu pour la veille avec Charlotte. Visite de la région de Hpa An en scooter, connue pour ces paysages de rizières et de pics karstiques ainsi que ses grottes aux 1001  Bouddhas. C’est une belle sensation de liberté que de pouvoir aller où l’on veut avec le scooter et profiter des belles routes en terre battue rougeoyante en naviguant entre les rizières.  Les grottes sont jolies mais un peu kitsch, avec leurs Bouddhas disco. L’une d’entre elle est un peu originale, nous devons la traverser pieds nus (toujours dans les temples bouddhistes, ce qui implique un lavage de pieds quotidien, car faire du slalom entre crachats de bétel – la chique locale rouge à base de chaux qui leur déchausse toutes les dents – et crottes de pigeons n’est pas toujours très efficace…). Une fois sortis de la grotte, une petite ballade en barque agréable nous fait profiter du paysage. Après un petit repas local, nous reprenons la route, en passant devant la majestueuse montagne Zwegabin sur laquelle nous ne monterons pas car il fait trop chaud à cette heure-ci.

Nous nous rabattons sur la visite d’une stupa étonnante perchée sur un rocher  bringuebalant au bord d’un plan d’eau. Un moine y bénit les pèlerins qui viennent à son sommet. Nous visitons ensuite une dernière grotte, majestueuse, très ancienne, avec des bouddhas gravés partout dans les stalactites, et pour une fois pas trop colorée, plus authentique. Nous terminons la journée par une vue panoramique à la « bat cave », mais nous n’aurons pas le temps de voir le vol des chauve-souris au coucher du soleil, Charlotte nous attendant à l’hôtel pour nous dire au revoir. Nous enfourchons donc de nouveau le scooter… et crevons à 1 km de l’hôtel !!… Nous sommes en bord de route et les villageois nous indiquent un petit gars d’une quinzaine d’années en train de réparer son vélo et qui vient nous dépanner en réparant notre chambre à air en 2 temps 3 mouvements. Adorable ! Au Myanmar, il ne semble ne pas y avoir de problèmes, que des solutions ! Du coup, nous avons loupé  Charlotte à l’hôtel mais la retrouvons en train d’attendre son bus de nuit pour le lac Inle. De notre côté, nous changeons d’hôtel et essayons d’acheter notre bus du lendemain au terminal, mais là, impossible de se comprendre… On capitule, on passera par l’hôtel, beaucoup plus simple ! Nous clôturons la journée par un magnifique coucher de soleil sur le rooftop de notre hôtel. Nous avons vraiment beaucoup aimé la douceur de la région de Hpa An.

 

Kyaik Hti Yo

La journée suivante est consacrée à la visite du Rocher d’Or (Kyaik Hti Yo), un rocher couvert de feuilles d’or qui tient en équilibre au bord d’une falaise, un des plus hauts lieux de pèlerinage bouddhiste du pays. Nous prenons d’abord le bus du matin et y rencontrons Rosy et Pierre, un couple aveyronnais de 71 et 79 ans (s’il vous plait !) qui voyage en baroudeurs et ce plusieurs fois par an. Ils sont tout simplement géniaux ! Nous passons donc la journée avec eux. Après avoir posé les sacs dans notre auberge (miteuse), nous mangeons un bout ensemble avant de monter dans les boîtes de sardine (nous sommes une quarantaine entassés dans une camionnette) qui servent de transport pour les pèlerins qui veulent voir le Rocher d’Or. La route est belle, au milieu de la forêt et on aperçoit le téléphérique qui monte au Rocher et qui n’a absolument aucun intérêt puisque les camions y montent…

La visite du Rocher d’Or est intéressante, au milieu de tous ces pèlerins, mais la vue panoramique sur la région est plus impressionnante que le Rocher en lui-même. De plus, certaines sections sont… interdites aux femmes ! Sympa… Va falloir s’y habituer car nous le retrouverons sur beaucoup d’autres sites religieux et cela nous laisse bien perplexe. Nous redescendons devant, une fois de plus, un magnifique coucher de soleil et prenons un petit apéro avec Pierre et Rosy avant qu’ils prennent leur bus de nuit. Pour notre part, nous allons passer une nuit entre cafards et étincelles dans les prises électriques… brrrrrr. Plus jamais de nuit à 7€ ! Ce sera la seule mauvaise expérience d’hôtel, car dans l’ensemble le confort est au rendez-vous au Myanmar.

Nous prenons un bus le lendemain pour revenir à Yangon et y passer 2 petites journées, très peu productives puisqu’un fruit un peu pourri m’a rendu malade. Je comate et me repose pour essayer de reprendre des forces pour prendre le bus de nuit, direction Kalaw.

Kalaw

Nous arrivons à Kalaw le 13 janvier à 3h30… Aaaah… les bus de nuit au Myanmar sont confortables mais il faut s’habituer aux horaires qui te débarquent fraîchement dans la ville en pleine nuit… Surtout qu’il fait beaucoup plus frais ici. Nous sommes au centre du pays, à 1300 m d’altitude et à une cinquantaine de kilomètres du lac Inle. La région est connue pour ses belle randonnées. En sortant du bus, une magnifique pagode nous éblouit par ses reflets, construite à base de petits miroirs, l’effet de nuit est… étincelant ! Nous tentons notre chance en toquant à notre hôtel à 4h du mat et… …ils nous ouvrent ! Nous pouvons finir notre nuit sur des couvertures par terre dans une salle tranquille. Vraiment sympa. Ils nous offrent également le petit dej à 7h qui est plus que bienvenu ! Après une petite sieste, nous nous motivons pour aller voir le marché (marché tournant tous les 5 jours dans les villages environnants). Celui-ci est vraiment très beau avec ses étals au sol, nous sommes quasi les seuls étrangers sur le marché, l’ambiance est envoûtante.

Puis, nous marchons un peu pour visiter une énième grotte à Bouddhas et l’on se dit que nous n’irons pas à Pindaya, l’immense grotte la plus connue du pays pour ses… 8000 Bouddhas ! C’est que les Bouddhas, là, on commence à saturer un peu. Besoin d’une pause Bouddhas ! Nous finissons la journée par un coucher de soleil sur le rooftop de notre hôtel (et oui, encore!) où nous pouvons admirer la belle moyenne montagne environnante que nous parcourrons demain.

Aujourd’hui, c’est rando ! Ouh, ça faisait longtemps… Depuis la Thaïlande, nous avons mis la rando un peu en pause pour profiter d’autres plaisirs du voyage, mais cela va nous faire du bien de remettre un peu le pied à l’étrier. Nous avons choisi une petite rando à la journée vers un village à l’Est de Kalaw : Tar Yaw. Après une traversée de la ville, nous prenons un chemin entre forêt et flancs de collines qui nous fait naviguer au milieu des orangeraies et plantations de thé. On y croise les paysans du coin qui transportent des mètres de bambou sur l’épaule et nous renseignent gentiment sur la direction à prendre. Nous faisons une jolie boucle avec vue panoramique sur les petites montagnes de l’Etat Shan et retour par une balade en forêt. C’est une randonnée facile et familiale qui permet de découvrir la campagne environnante. Itinéraire et CR à découvrir sur c2c. A 15h, nous sommes de retour à Kalaw et profitons d’une après-midi tranquille.

Nous repartons le lendemain de Kalaw en empruntant cette fois-ci le train : 500 kyats (0,30€) pour relier le lac Inle en 3h et voyager dans le temps. Nous empruntons en effet un vieux train au style british, de beaux bancs en bois bien durs comme sièges et des wagons bringuebalant dans tous les sens. Le trajet permet de contempler paisiblement la campagne birmane et les travaux des champs, on se laisse bercer. Nous arrivons à Shwenyaung en fin d’après-midi, à 10 km de Nyaung Shwe, notre camp de base pour visiter le lac Inle.

 

Lac Inle

Sortis du train, c’est un peu la bataille pour négocier le taxi à plusieurs voyageurs, nous monterons avec un couple d’australiens pour 4000 kyats chacun. Sur la route, on fait une halte pour payer le ticket d’entrée au lac. Le trajet jusqu’a Nyaung Shwe, qui longe le canal, est déjà beau. Le taxi nous dépose à notre hôtel puis nous faisons un tour dans la petite ville pour voir comment nous pouvons nous balader sur le lac le lendemain. Toutes les agences proposent un peu la même chose et nous finissons par réserver un bateau avec notre hôtel. Nous ne serons pas déçus de la visite sur ce petit joyau flottant (à protéger…). Le lac est une véritable source de revenus pour l’ethnie Intha qui vit ici, à commencer par la pêche. Après avoir traversé la brume matinale qui enveloppe les rives du canal qui mène au lac, celui-ci s’ouvre pour nous révéler toute sa grandeur et ses pêcheurs qui semblent danser une drôle de chorégraphie avec leur jambe autour de leur pagaie, une technique traditionnelle unique pour faire avancer le bateau etlibérer deux bras pour pêcher : d’un esthétisme fou. D’un côté, il y a les rabatteurs qui tapent l’eau à gros coup de pagaie, et de l’autre les pêcheurs qui ramassent le poisson dans leur filet rigide en bambou en forme d’immense cône. Ils se prêtent même à la pose pour la photo ! Tout un poème…

C’est un très beau moment. Nous nous dirigeons ensuite vers le village lacustre Ywama où nous y visitons une fabrique d’argent ainsi que le marché artisanal, où nous sommes un peu trop happés par les marchands. Les villages du lac Inle, tous sur pilotis, grouillent d’artisans en tout genre : fabriques d’ombrelles, de tissage, d’argent, de cigares, de pirogues, orfèvres, forgerons… Nous nous enfonçons ensuite un peu plus loin sur le lac et allons jusqu’au village d’Inn Dein où niche un trésor archéologique : de parts et d’autres d’un long passage couvert gisent ci et là des ruines de stupas en briques datant du XVIIe siècle, éparpillées de manière anarchique avec des sculptures d’une grande finesse dans des états plus ou moins délabrés. Mais le site, conservé « dans son jus », a un charme fou. Et cela, sans compter les centaines de stupas dorées qui culminent en haut de la colline. On s’imagine un peu le temple d’Angkor en miniature.

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Mamies qui fument leur cheeroot (cigare) à Inn Dein au lac Inle

Puis après une pause dej, notre batelier nous emmène visiter les ateliers de tissage : un autre voyage dans le temps ! Des dizaines de femmes travaillent les fils de coton, soie et lotus sur des machines en bois datant du siècle dernier avec en bruit de fond le cliquetis des pédales qu’elles activent pour faire passer les fils. Magnifique travail des tisseuses ! Et nous sommes impressionnés par l’extraction du fil de lotus qui demande un travail titanesque, d’où son prix exorbitant.

Puis, nous rendons visite aux filles qui roulent les cheeroot (cigares que fument les vieilles femmes au goût très sucré, très agréables). Les trois femmes nous régalent de leur sourire tout en nous montrant leur technique de roulage.

Mais la journée n’est pas assez longue… et nous n’avons plus trop le temps de voir d’autres ateliers. Nous nous rendons donc sur un monastère en passant par les jardins flottants réputés magnifiques mais ce n’est pas l’heure du travail des maraîchers, nous ne voyons que les milliers de plants de tomates qui flottent à perte de vue sur le lac… Nous rentrons ensuite, bercés par la douce chorégraphie des pêcheurs que nous croisons de nouveau pour le coucher du soleil…

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Magnifique journée que la découverte de la vie du lac Inle, très émouvante…

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Le lendemain, nous décidons de découvrir les environs du lac à vélo. Nous arrivons à trouver un loueur qui nous loue de bons VTT, une première depuis le début de voyage, car nous avons écumés les vélos pourris en Colombie et au Népal… Ça change un peu la vie d’avoir des vitesses ! Nous flânons donc tranquillement dans les alentours du lac, très bucoliques. Nous allons tout d’abord visiter un vieux monastère en bois au nord de la ville, très original avec ses fenêtres rondes et ses plafonds à caisson. Puis, nous allons nous perdre plus à l’Est sur les petites routes et tombons sur un resto bio éco-construit. Nous décidons de nous y arrêter manger et ne sommes pas déçus, les légumes sont tellement savoureux ! Le restaurant est en fait une partie d’un projet de plus grande ampleur autour du monastère Htet Eain Gu qui recueille environ 200 orphelins et accueille des volontaires sur des projets de santé, d’éducation, de jardins bio, d’écoconstruction… : la fondation Mudita, allez faire un tour sur leur site.

Nous profitons de la sérénité du lieu et allons visiter un peu plus loin une grotte à Bouddhas, encore une ! Puis, nous reprenons la route et nous rendons sur l’un des seuls vignobles du Myanmar : le Domaine de Red Mountain. En tant que français, nous ne pouvons pas résister à une dégustation, les blancs sont corrects, les rouges un peu moins. Mais le domaine est magnifique, les vignes s’étendent sur les montagnes alentours avec une vue plongeante sur le lac au loin. Nous allons rouler un peu entre les vignes pour s’imprégner de l’ambiance et nous trouver un petit coin pour le coucher de soleil sur le lac.

Et notre séjour au lac Inle touche déjà à sa fin, un peu trop court a posteriori car l’ambiance qui y règne est tellement paisible qu’on se laisse facilement happer par sa douceur de vivre… Mais nous avons déjà réservé notre bus de nuit pour nous rendre sur le site archéologique de Bagan, un autre bijou du pays…

Thaïlande du Sud : le paradis sur Terre ?!

Le sud, ah, le Sud ! C’est un florilège d’îles somptueuses et de plages paradisiaques. L’incarnation du paradis sous les cocotiers… Aussi, nous avons opté pour traverser cette fabuleuse mer d’Andaman par sauts de puce : Phuket, Ko Phi Phi, Ko Lanta et les criques de Krabi. Un cabotage farniente entre plages de sable blanc,  bains en eaux turquoises, excursions à la Robinson Crusoé et détente en cocktails entre deux voies d’escalades… A savourer en bikini sous une chaleur torride !

 

Phuket :
Nous abordons ce périple en atterrissant sur la presqu’île de Phuket depuis Chiang Rai. Cette immense station balnéaire est réputée pour sa vie nocturne trépidante (dont les célèbres full moon parties) et ses très belles plages côté Ouest (Freedom et Karon beaches). Notre logement est cependant situé côté Est, aussi n’avons-nous pas l’occasion de profiter de ces atouts. Nous nous « cantonnons » à la partie orientale de la ville qui s’avère sans grand intérêt. Le marché de nuit y est cependant très vivant et haut en couleurs :

Etal du marché de nuit de Phuket
Etal du marché de nuit de Phuket

Nous ne poussons guère la soirée plus avant car le lendemain, nous avons une journée dense.

Ko Phi Phi :
Transport oblige, nous nous levons à l’aube et, dans notre léthargie matinale, apprécions tout particulièrement que notre hôte vienne nous servir le petit déj’ dans la chambre… La classe ! Puis nous attendons le taxi sensé nous emmener au port. Après 45min, toujours rien : c’était bien la peine de régler le réveil dès potron minet ! Tout ça pour finir par faire les 3 km prévus à l’arrière d’une moto-taxi improvisée… Bref, on arrive juste à temps pour embarquer. Nous engloutissons petits gâteaux et cafés en attendant de prendre la mer, puis appareillons enfin et voguons bien vite entre moult îles et îlots des alentours : le parcours en est rempli ! Ce sont de véritables pains de sucre, tours calcaires envahies de végétation qui se dressent au large :

 

Puis, nous passons autour de Ko Phi Phi Leh, île située au Sud de Ko Phi Phi Don, l’île principale. Les superlatifs manquent pour qualifier la beauté du lieu. Mais pas les clichés…

 

Ce n’est pas pour rien que sa plage, Maya beach, a été victime de son succès. Suite au tournage du film La Plage (de D. Boyle, avec L. Di Caprio, G. Canet et V. Ledoyen, 2000), le monde entier a découvert la beauté brute de ce coin de paradis… qui a donc très vite été envahi par des hordes de touristes, générant de graves problèmes environnementaux :  pollution des sols, des eaux, destruction de récifs coralliens… Les autorités ont donc dû interdire tout accès à terre jusqu’à nouvel ordre. On admirera donc ce qui est encore un fabuleux bijou depuis l’eau (et tant mieux pour la préservation du site !).

Puis, nous entrons dans le cirque de Ko Phi Phi. Imaginez 2 îles tout en longueur reliées par une très mince plage de sable fin. Ajoutez-y un côté montagne, avec des reliefs en forme de pains de sucre rocheux envahis de jungle luxuriante. N’oubliez pas les moult long tail boats, ces bateaux traditionnels en bois peints. Placez judicieusement des plages avec sable blanc, eaux turquoises, singes espiègles et j’en passe. Saupoudrez de luxueux ‘resorts’ et autres bars à cocktails exotiques sur la plage. Ça y est, vous êtes au paradis, euh, à Ko Phi Phi !… Bienvenu(e) !

 

Nous avons pris l’option confort pour cette fois, avec un bungalow dans la jungle, à deux pas de l’eau… C’est plutôt mignon, non?

 

Nous ne pouvons manquer le point de vue sur l’île au coucher du soleil. C’est donc bien enduits de répulsif anti-moustiques que nous crapahutons en haut de la colline, pour y savourer les dernières lueurs du jour :

 

De retour, après une bonne douche, nous avons mérité notre apéro sur la plage. Nous poursuivons en mangeant très local dans un petit boui-boui un peu à l’écart des foules. Puis terminons par une balade sur la plage où l’ambiance bat son plein :

Soirée feu et voltige, avec des artistes impressionnants
Soirée feu et voltige, avec des artistes impressionnants

Le lendemain, nous savourons pleinement notre petit déj’ à la vue exceptionnelle :

 

Puis embarquons en long tail boat pour rallier le débarcadère.

 

Nous traversons d’une plage à l’autre et partons en balade en canoé. Nous rallions vite Monkey beach et ses joyeux habitants :

 

 

Puis, après un détour au plus près du caillou, nos regards de grimpeurs passionnés étant aimantés par les reliefs et couleurs de ces calcaires sculptés par l’océan et ses embruns, nous traversons vers une autre plage. Tout aussi sauvage et somptueuse :

 

 

Le temps défile vite et il nous faut bientôt rentrer. Mais les bras fatiguent ! Nous finissons tout de même par débarquer, juste à temps pour rallier le petit port et embarquer à bord de notre prochain bateau.

Ko Lanta :
En 2h à peine, nous atteignons cette île connue (merci la télé !). Elle est bien plus grande que Phi Phi et surtout beaucoup plus calme. Les touristes viennent ici pour se détendre sur les plages, faire des excursions snorkeling ou plongée, découvrir des îles perdues au large ou se faire masser sur la plage un cocktail à la main. L’ambiance est donc beaucoup plus familiale. Ça tombe bien, c’était notre but : passer la semaine de Noël dans un joli coin au calme.
Notre première étape, via tuk-tuk depuis le débarcadère, est sur la côté Ouest, le côté plages. On est à 100m du sable et l’on ne va pas se priver, sitôt arrivés :

 

On trouve vite une petite bière pour trinquer les pieds dans le sable. Puis, nous nous faisons un petit plaisir avec un coconut oil massage. C’est assez tonique et surtout, ça nous fait le plus grand bien !

Le lendemain, après une paisible matinée, nous louons un scooter. Mobiles, nous allons ainsi pouvoir aller où bon nous semble. Sur notre parcours, villages et plages de sable chaud s’enchaînent. Puis nous voyons un resto français qui vend des viennoiseries : escale obligatoire ! Nous continuons ensuite jusqu’à l’entrée du parc national, à l’extrême Sud de l’île. La plage et son petit resto sont simples et merveilleux :

 

Ensuqués par un soleil de plomb, la digestion amorcée, nous y passons l’après-midi. C’est vraiment trop dur : entre lecture paisible, siestes, photos et vidéos rigolotes et baignades, nous sommes vite éreintés…

 

Selfie plagiste
La plage suivante : la même beauté !

Puis, nous renfourchons notre 2 roues et rentrons au coucher du soleil, en profitant pour capter les dernières lumières sur les superbes étendues de sable que nous traversons :

 

De retour à notre hôtel à la nuit, nous allons prendre notre petit apéro sur la plage tout comme la veille. Puis, nous sommes cueillis par une belle averse : on l’avait évité hier,  mais là, c’est pile sur nous ! On se réfugie sous des paillotes de plage et finissons par rentrer pas si mouillés 😉

Le jour suivant, nous savourons notre accès à la plage, sirotant un café frappé en transat, les doigts de pieds en éventail et les yeux alternant entre l’eau turquoise et le sable fin… Et notre bouquin, parfois ! Un dernier pad thaï pour prolonger le plaisir et nous allons prendre notre taxi pour rejoindre l’autre côte de l’île. Nous traversons ainsi des plantations de bananiers et petites cultures avant d’atteindre le versant Ouest qui est bien plus sauvage. Nous nous retrouvons en effet dans un authentique village de pêcheurs, où se côtoient échoppes, jetées et omniprésentes odeurs de poissons. L’habitat traditionnel est fait de petites bicoques sur pilotis avec ponton. La jetée est l’axe principal de la vie locale. Nous sommes accueillis par Tommy qui nous ouvre les portes de notre maisonnette en bord de mer. C’est charmant :

 

Nous nous mettons à l’aise, puis partons découvrir un peu le centre du bourg, avec l’idée de repérer un bon resto, car demain soir, c’est le réveillon de Noël ! Nous nous faisons un joyeux goûter :

 

Puis rentrons à la nuit tombante, entre moustiques et marée montante. On se fait un peu beaux puis ressortons nous faire une soirée romantique dans un petit resto recommandé par Tommy. Le resto en question essaie de cuisiner indien avec des naan mais le thaï leur réussit mieux ! L’ambiance est cependant très agréable et décontractée.

Le lendemain, organisé par les bons soins de Tommy, un taxi vient nous prendre à 8h pour aller à la jetée. Un petit déj’ et nous voilà bientôt à bord d’un long boat rempli d’une bonne trentaine de touristes venus comme nous découvrir les environs. Lanta est bien vite derrière nous, nous laissant apercevoir son profil de manière originale depuis la mer. Notre première étape se fait aux abords d’une île (Ko Chueak), ou plutôt d’un gros pain de sucre de calcaire surgissant de l’eau. On a beau en avoir vu moult jusque là, c’est toujours aussi impressionnant :

 

Nous sommes là pour observer la faune en snorkelling, mais les poissons se font rares ici. L’affluence n’y est sans doute pas pour rien : 2 autres bateaux ont également débarqué leur flot de touristes… A près de 100 personnes, normal que les animaux se carapatent ! Le cadre reste somptueux, offrant même pour nous autres drogués du rocher un bel appel à la grimpe…

 

 

Nous faisons une autre escale identique sur une autre île (Ko Waen) où, de même, les jolis poissons colorés ont semble-t-il un peu disparu. Nous voguons ensuite vers une grande île (Ko Muk) qui recèle un véritable trésor. Nous nageons dans une grotte – tunnel aquatique semi-émergé pour déboucher en plein cœur de l’île… dans un lagon ! Magnifique et tout à fait surprenant :

 

Puis, pour le repas, nos guides marins nous échouent sur une plage de sable fin aux eaux cristallines (Ko Ngai). Le cadre est superbe. Les couleurs sont somptueuses, d’autant qu’un grain se forme au large. Nous mangeons avec appétit mais ne pouvons décrocher notre regard de l’eau. Le tonnerre qui roule et s’approche créé un décor majestueux. Je vous laisse juger :

 

 

 

Voyant que le grain va nous tomber dessus, nous remontons à bord, juste au moment où des trombes d’eau s’abattent sur nous. Tout le trajet retour se fera dans le grain ! Il faut s’imaginer 30 touristes en maillot qui soudainement viennent de perdre 15°C : on a tous la chair de poule ! La situation est cocasse et nous le prenons tous avec le sourire. Car  après tout, c’est plutôt original comme veille de Noël !! De retour à la jetée, nous sommes tout de même content que la pluie se calme. La deuxième douche est bienvenue ! Puis nous sortons nos plus beaux habits : ceux de la veille, la garde-robe étant très limitée!… Et nous sortons au village dans le resto repéré la veille, celui donnant sur l’eau. La marée étant désormais haute, l’ambiance est des plus sympathiques. Notamment avec une étrange lune, très fortement colorée en… …orange ! La voir sortir de derrière une île avec pareille couleur donne un sentiment un peu irréel. Un peu comme passer Noël en tongs, par 30°C, les pieds dans l’eau… Nos curries de poissons ne sont pas mémorables mais le moment est très agréable, si éloigné de notre célébration habituelle… On rentre donc heureux après cette simple mais très bonne soirée de réveillon.

 

Le lendemain, Noël donc, nous nous sommes inscrits au cours de cuisine de Mon, notre hôte. Pendant que, tradition oblige, nos familles se régalent de mets délicieux et copieux, pourquoi ne ferions-nous pas de même ? Nous sommes 10 à avoir eu la même idée ! Mon étant doué et détendu, être nombreux ne gênera en rien notre ‘apprentissage’. En tablier comme des vrais chefs, nous avons donc épluché, lavé, décortiqué, émincé, ciselé, broyé, doré, rissolé, sauté, assaisonné, déglacé, goûté, dressé et dégusté toutes ces préparations toute l’après-midi durant, dans la sueur (oui, il faisait encore 30°C et avec les woks sur le feu, ça n’arrange rien…) et les larmes (vive les piments !)… Mais prenons donc les choses par le menu :

 

– Fried rice : LE grand classique Thaï. L’objectif est de vider le frigo, donc d’improviser avec les ingrédients disponibles. Ça tombe bien, c’est ce qui nous arrive tout le temps !

 

– Chicken with cashew nuts : un autre grand classique ‘simple’ où rares sont les difficiles à ne pas aimer le résultat !…

 

– Chicken satay et padan curry : une même base, le curry, déclinée ensuite légèrement différemment. Clairement le plus difficile à reproduire, tant par la difficulté que pour trouver (presque) tous les ingrédients… Mais le résultat est vraiment au top :

 

– Mango sticky rice with coconut milk : CÉLÉBRISSIME et incontournable dessert qui ravit tous les palais. Assez facile à faire avec un nombre d’ingrédients limité : tout est dans la qualité de la mangue !!

On bave devant le dessert. Remarquez que les gourmandes prennent double ration de mangue...
On bave devant le dessert. Remarquez que les gourmandes prennent double ration de mangue…

Une belle réussite que ce cours de cuisine ! Vu que Mon fait l’essentiel au feeling, comme tout bon cuistot, il ne nous sera pas si facile de reproduire fidèlement ces plats… Mais qu’importe l’exactitude si les saveurs y sont ! C’est donc joyeux et avec le ventre bien rempli que nous rentrons nous allonger. Comme souvent après un repas de Noël, non ?

 

Tonsai, Railey & Phra Nang :
Le jour suivant Noël est celui de notre départ de Lanta. 3h de bus nous permettent de rallier la région de Krabi. Nous débarquons sur la très jolie plage fréquentée d’Ao Nang mais ne nous y attardons pas : nous prenons directement un long tail boat pour Railay. Le parcours laisse sans voix :

 

Vous comprenez donc mieux pourquoi ce coin est un paradis pour les grimpeurs. On y vient de toute la planète pour jouir de sa passion dans ce cadre idyllique. Aux falaises et blocs succèdent pains de sucre, récifs et parois insulaires, le tout dans une eau des plus belles, translucide et turquoise, entourée de plages de sable fin. Bref, un vrai paradis !

Débarquement à Railey : à l'assaut !!
Débarquement à Railey : à l’assaut !!

Arrivés à Railay, nous passons quelques instants sur la plage, subjugués par la beauté de notre environnement. Puis, allons nous rassasier d’un classique pad thaï. Nous sommes un peu chamboulés lorsque les 2 magasins spécialisés de Railay nous disent qu’ils ont interdiction de nous louer du matos de grimpe… Caramba ! Y’a pas moyen ! On marche donc, un peu à gué, pour rejoindre Tonsai par la plage : en tongs glissantes, c’est toujours un peu plus sportif ! Nous arrivons à Tonsai où nous voyons nos premiers grimpeurs : ça pend sec dans les dévers, ici ! On se pose donc sur la plage pour passer une après-midi harassante : regarder les grimpeurs couiner, les critiquer (c’est si facile, d’en bas…), aller se rafraichir (quoique) dans l’eau cristalline, sécher au soleil et lire un chapitre. Dure, la vie ! Nous allons aussi nous prendre un petit café frappé à l’incontournable bar local, le Freedom, d’où l’on voit parfaitement les grimpeurs dans d’affreux dévers…Fichtre !

 

 

On reste jusqu’au coucher de soleil.

 

Puis nous allons louer notre matériel : la totale pour 3 jours, « siouplait » ! On dépose le tout à notre hôtel puis repartons prendre l’apéro sur la plage. C’est un rythme qui nous convient bien 🙂 !! On ne s’éloigne de la plage que pour faire baisser les tarifs des menus. Mais, oubliant un détail lors de la commande, les plats se révèlent quasi-immangeable, car affreusement épicés. Claire en a la tête qui tourne, et le lait chaud commandé en urgence ne semble pas d’un grand secours… Damnés piments ! On rentre donc bien vite s’allonger dans notre chambre.

Le lendemain, c’est le retour des lève-tôt. En effet, vues les chaleurs qui règnent sous ces latitudes, si l’on veut grimper, pas question de décoller à 10h du mat’, surtout affublés d’un Auvergnat plus efficace par -10°C  que +25°C devenant inopérant passées les 28°C… Bref, on se réveille tôt, faisons nos sacs, prenons un petit déj’ et arrivons sur le secteur désiré… à 9h passées ! Une bonne quinzaine de personnes y est déjà à pied d’œuvre ! Car les voies faciles n’existent guère à Tonsai : elles ne sont mentionnées dans le topo-guide que pour le quota… Donc, quitte à attaquer direct dans le ‘dur’, on fait la queue pour un 6b derrière 2 (jolies) Anglaises plutôt que pour un 6a derrière 8 (gamins) Hollandais…

 

La voie est courte, fort athlétique et ultra patinée (polie par les passages). Je tombe dans le pas clé, un gros jeté avec des pieds glissants… Pfff ! Pour échauffer, ça échauffe : j’ai déjà plus de bras ! Claire sera logée à la même enseigne. Mais les Hollandais sont sympas et nous laissent grimper sur ‘leur’ voie. Elle s’avère agréable, mais surtout plus dans notre niveau du moment. Car ne plus grimper ces 8 derniers mois laisse forcément des traces. Mais nous sommes là pour profiter du cadre et pour grimper, pas pour faire une perf ! Je me lance donc sans pression dans une voie voisine disponible mais soutenue (6c) : je m’arrête à tous les points… Je veux accuser les degrés qui montent aussi vite que le soleil, mais la vérité, c’est que je n’ai plus le niveau ! L’ambiance escalade est au rendez-vous, avec des tas de nationalités différentes (de Bulgare à Israélien) échangeant sur les mouvements ou pendus à la corde à essayer de comprendre… On rencontre ainsi Audrey,  française qui vit à Singapour après quelques années à Rio : elle est sympa, galère comme nous et ne se prend pas la tête. La photo du 6c est d’elle :

6c : comme si j'avais le niveau de me lancer là-dedans après 1 an sans grimper...
6c : comme si j’avais le niveau de me lancer là-dedans après 1 an sans grimper…

Il n’est pas 11h, on a à peine pu grimpouiller et l’on doit déjà plier les gaules : c’est qu’il fait déjà affreusement chaud ! Place donc au farniente, au café terrasse du Freedom, à la lecture à l’ombre des falaises, la baignade étant reportée pour cause de marée basse… Puis, vraiment ensuqués par cette torpeur étouffante, nous allons faire la sieste… On ne se réveillera que 3h plus tard, se motivant pour grimper de nouveau. Décidément, il est dur de vivre ici…

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Serions-nous en manque de neige ?!

Le nouveau secteur où nous allons est plus abordable : nous devrions pouvoir mieux en profiter. Mais, patatras, à 5m des voies, le sac à corde s’ouvre et laisse s’échapper la paire de chaussons de Claire… Nous voilà quittes pour une manip, dans l’espoir qu’ils soient accessibles… Par chance, la végétation luxuriante de la jungle les a retenus à une faible distance et je les récupère facilement : ouf ! Nous pouvons désormais pleinement profiter du rocher. La grimpe s’avère superbe : fine, réfléchie, agréable sur un rocher sculpté et adhérant. Et le cadre, le cadre…

 

Nous enchaînons les longueurs et nous faisons surprendre par la nuit. La descente à la lueur du téléphone dans la jungle obscure complète cette journée plutôt dense : on est bien contents de retirer nos habits collants et de passer sous la douche ! Après l’apéro sur la plage, nous retrouvons Audrey, son mari Benoît et leur fille pour l’apéro bis. Puis allons manger ensemble à un boui-boui peu cher mais bien bon. On passe un bon moment ensemble, évoquant des voyages et passions en commun, puis rentrons pour une nuit bien méritée…

Notre seconde journée de grimpe commence tout aussi tôt. Avec une efficacité matinale retrouvée (sic !), nous partons rapidement pour Railay. Sa plage, encore quasi-déserte au petit matin, est magnifique  :

Railay Est, joyau au petit matin
Railay Est, joyau au petit matin

Nous y prenons un agréable petit déj’ avant de traverser vers Railay Est et rejoindre Phra Nang. La plage y est tout simplement époustouflante. Je vous laisse en juger :

 

Alors qu’il n’est même pas 9h du mat’, la chaleur nous accable déjà, au point que j’en ai la tête qui tourne… Je crois que la journée s’oriente plus avec le doigts de pieds en éventail que serrés dans les chaussons d’escalade !… Mais nous allons quand même au secteur prévu, ne serait-ce que pour les voies ‘faciles’ qu’il propose. Mais il est repéré de rubalise et nous nous demandons s’il n’est pas interdit d’y grimper ?! Les points semblant bons, nous y allons. Le seul 5 du coin nous échauffe rapidement, tant les prises sont polies lustrées : est-il encore décent de les appeler ainsi ? Savonnettes semble mieux convenir… Nous faisons ensuite deux belles longueurs sur un beau calcaire point trop patiné. C’est que les sensations reviennent !! Mais le thermomètre continue de monter allègrement et il devient vite impossible de poursuivre. On revient donc sur la plage, contraints et forcés à un rude repos…

 

Quelques heures plus tard, bien que totalement amorphes vu le climat, nous bouclons nos sacs et repartons vers les falaises. Car il y a un passage secret ! Pour relier un autre secteur de grimpe, nous choisissons en effet l’option ‘sentier du vertige’. En longeant les falaises, nous débouchons sur une gigantesque grotte (dimension cathédrale ++) équipée d’échelles en bambou. Elles permettent de prendre un peu de hauteur, et, par des tunnels et autres mystères, de profiter d’une vue inoubliable :

 

On poursuit l’ascension entre mains courantes vieillissantes et échelles brinquebalantes, parfois dans l’obscurité, pour déboucher sur l’autre versant. Le décor est ignoble :

 

On gratifie le ‘guide’ qui nous précédait et nous a refilé les bons tuyaux (dans tous les sens du terme…) d’un large sourire spontané. Je crois n’avoir jamais effectué de rappel si beau !

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Et carte postale au-dessus de Railey, de l’autre côté de la taverne

Puis, une fois en bas, c’est… la queue ! Car il y a bien du monde sur ce secteur abordable et il faut donc patienter pour avoir accès à une voie dans notre modeste niveau. Nous avons donc tout le loisir de dévorer du regard ces plages sublimes et côtes déchiquetées de falaises abruptes. Nous pourrons réaliser une superbe voie, longue et continue, avec un joli dévers et une vue encore plus ouverte du haut. Que demander de plus ?

 

Quelques petites voies faciles pour finir et nous nous en retournons, un peu pressés par la marée qui remonte… Mais nous passons de Railay à Tonsai à pied sec.

 

La chaleur reste forte et il n’est plus guère question pour nous de grimper aujourd’hui : nous nous donc prélassons dans les superbes eaux de la plage de Tonsai jusqu’au coucher du soleil. De retour sur cette même plage après une bonne douche, nous nous encanaillons avec un bon cocktail au Freedom bar, dont la renommée dans le domaine n’est plus à faire :

Sex on the beach et banana daïquiri devant les falaises....
Sex on the beach et banana daïquiri devant les falaises…

Pour notre dernier jour de grimpe, nous décidons de retourner sur la plage. Bien que le départ reste matinal, on arrête les réveils à l’aube : à quoi bon puisqu’il fera de toutes façons trop chaud une fois arrivés à la falaise ?! Bref, on va à proximité sur la plage du Freedom. L’échauffement est de nouveau dans un 6b… Et se solde par un cuisant échec : réchappe (redescente avant le haut de la voie)… Le tout devant un public nombreux, présence du café oblige… En vérité, les avants-bras sont cuits, les grimpeurs fatigués (oui, déjà !), bref, la reprise, c’est duuuurrrr !!

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Les bouteilles aux avants-bras à mi-hauteur de la voie d’échauffement : les carottes sont cuites !!

Peu après, pour le fun, j’essaie une voie dans un sérieux dévers. Et suis content de voir que ‘je bouge’ dedans, malgré de nombreux arrêts. L’équipement de location n’est pas de bonne facture (corde épaisse gorgée de sable, système d’assurage au frottement excessif) aussi m’assurer est compliqué (surtout avec mes injonctions contradictoires dues à la peur de la chute !) : on s’arrête donc vite. Mais quel n’est pas mon étonnement lorsque je lis la cotation : 7c ! Une première !… Ça éteint malheureusement le peu de volonté restant à Claire : à bas les dévers, et vive la plage paradisiaque ! Nous rentrons restituer le matos, faire nos sacs et passons la journée à savourer ce cadre d’exception. Entre café frappé, baignade, pad thaï, bronzette, lecture et sieste, le programme nous comble.

 

Nous prenons le bateau pour Ao Nang juste avant le coucher du soleil, pour profiter des belles couleurs du couchant. C’est plutôt réussi, non?

 

Ao Nang :
Nous débarquons à Ao Nang, au milieu des foules de plagistes. Nous optons pour aller à pieds à notre auberge. Cela nous fait traverser toute la station balnéaire remplie comme un œuf en cette période de fêtes. On reste perplexe : entre les odeurs nauséabondes de la rue, un trafic très dense, des touristes à gogo et des enseignes flashy, le contraste avec l’ambiance ‘roots’ de Tonsai est trop fort. Mais la maison de Mr Long, notre hôte, change tout : on arrive dans un espace ouvert, verdoyant, hyper accueillant, aux couleurs de la Jamaïque doté d’un esprit rastafaraï revendiqué. Je crois que ça va nous plaire…

 

Mr Long nous parle vite du concert qu’il organise le lendemain avec un célèbre groupe de reggae local, Job 2 Do : ça va envoyer du gros ! En attendant, nous nous installons et profitons qu’il propose à manger pour nous détendre dans son havre de paix et de calme (pour le moment !) : demain, il fera jour…

LE groupe de reggae du pays
LE groupe de reggae du pays

Après une matinée langoureuse, nous partageons le repas attablés avec la famille Long : c’est très sympa mais un peu trop relevé ! Puis nous allons à Ao Nang. Les activités y sont toutes tournées vers la mer. Ne voulant pas gréver le budget en cette fin d’année (et de voyage, snif !), nous ne partons pas plonger au large mais rejoignons la plage. A pieds, pour justifier les cocktails en transats…

Standart à Krabi
Standart à Krabi

Nous rentrons assez tôt pour ne pas rater le concert…. C’est qu’il y a du monde pour voir le plus célèbre groupe de reggae du pays : une bonne centaine de personnes au bas mot trinque et danse sur les reprises et classiques du groupe. On est bien content d’être là, à profiter de cette ambiance bien roots avec plein de bonnes odeurs dans l’air ! La soirée se poursuit tranquillement jusque vers 1h du mat’, moment où l’on décroche pour regagner nos pénates.

 

Le lendemain, nous passons la même matinée paisible avant d’aller découvrir une petite plage située au sud d’Ao Nang (Pai Plong beach). Elle s’avère beaucoup moins fréquentée et tout aussi joli : bon tirage ! On s’y prélasse (pour changer !) avant d’être cueillis par la pluie ! Et oui, la saison sèche n’exclue pas une ondée de temps à autres. On se réfugie dans la mer, tellement chaude… Le dernier coucher de soleil de l’année, après l’averse, avec les singes sautant d’une branche à l’autre, est remarquable.

 

Nous sommes de retour à Ao Nang où nous trouvons facilement une table. Au menu, spaghettis aux fruits de mer et chicken satay (car c’est vraiment trop bon !). Ça ne fait pas trop « fête » mais le cadre si décalé ne nous rappelle pas vraiment que nous sommes à la veille de 2019… Il n’est pas très tard lorsque nous rentrons chez Mr Long. L’atmosphère très calme change de la fiesta de la veille ! On enchaîne les billards gentiment jusqu’à l’heure fatidique ! Que l’on célèbre tendrement en regardant les feux d’artifice et le lâcher de lanternes célestes depuis la plage, plein de poésie. Puis souhaitons la bonne année au pays… qui n’a pas encore passé le cap fatidique, décalage oblige ! Mr Long nous invite à trinquer à cette nouvelle année et manger un morceau avec lui : son poisson au barbecue est succulent ! Puis nous sombrons dans les bras de Morphée.

 

Bangkok :
Après une bonne grasse mat’ (il faut mettre en œuvre les bonnes résolutions dès le 1er jour de l’année…) , nous quittons Mr Long pour aller prendre notre bus. De bonne facture, il nous permet de rallier Bangkok plutôt confortablement. Mais nous sommes au petit matin et devons nous réfugier dans les rares cafés et restos ouverts pour patienter jusqu’à l’heure du check in (14h !) de notre auberge. Nous nous rafraichissons et bouclons nos sacs pour le lendemain avant d’aller manger un dernier pad thaï en « food court ». Nous passons la soirée au ciné, désert, devant un joli film Sud-africo-français (lol !) émouvant. Puis rentrons nous coucher car le réveil risque de piquer… En effet, c’est un peu rude d’enchaîner notre trajet pour l’aéroport à moitié réveillés. Nous y parvenons sans encombre et pouvons embarquer pour la Birmanie, notre prochaine escale.

NOS MEILLEURS VŒUX POUR QUE 2019 SOIT JOYEUSE, RICHE EN DÉCOUVERTES ET RENCONTRES, FUNKY, BREF, HEUREUSE !

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31 décembre, je crois que c’est l’époque !!

 

Thaïlande du Nord : entre merveilles et délices

Après avoir passé quelques jours pour découvrir Bangkok, nous sommes partis arpenter le nord du pays, entre Chiang Mai, Pai et Chiang Rai. Un itinéraire à la rencontre du bouddhisme, au cœur des vertes cultures du triangle d’or et parsemé de délicieux marchés aux senteurs, odeurs et goûts improbables.




Bangkok :
Tout commence dans un avion. Nous survolons une gigantesque ville toute illuminée, bien belle vue du ciel. Il s’agit de Bangkok, la capitale. Une fois sur le plancher des vaches, le contraste avec le Népal est saisissant !! On était il y a encore quelques heures dans le bruit, la pollution, la poussière, bref dans le chaos de Katmandou et nous voilà projetés dans un lieu calme, propre et efficace. Point de futile klaxon à vous arracher les tympans ou de masque pour se prémunir contre l’omniprésent fog, des douanes rapides, point de contrôle superflu et, hop, en deux-deux, nous voilà dehors, avec nos premiers Bhats. Force est de constater que c’est l’hiver ici… …avec 15°C et 50% d’humidité de plus qu’au Népal, au climat déjà doux ! Ça nous fait tout drôle. C’est que l’on n’a pas eu de temps moite voire tropical depuis… …mai ! Heureusement, le bus de ville a des ventilos… Bangkok apparait vite être une ville hyper moderne, aux buildings toujours plus hauts, un enchevêtrement d’autoroutes, des lignes de métros et d’aéro-trains, bref, le complet du parfait petit citadin !

Sophie et Didier, ex-Valentinois, sont installés en Thaïlande depuis 5 ans. Ils nous accueillent chez eux, dans le quartier d’Asoke, dans un immense appart au cœur de la ville avec une vue démente sur les environs. Ça contraste avec la veille, chez Lama dans une très modeste demeure non loin de Bodnath ! Nous voilà donc propulsés au 16e étage avec ce point de vue :

Vue de malade depuis l'appart de Sophie et Didier
Vue de malade depuis l’appart de Sophie et Didier

La petit famille (Sophie et Didier ont 2 enfants : Corentin, 16ans et Nathan, 12 ans) a emménagé depuis seulement 6 mois à Bangkok, mais c’est vraiment classe. Nous sommes projetés dans un univers bien différent, plus habitués aux auberges à backpackers qu’à un immense loft ! Nos hôtes nous emmènent bien vite manger un morceau juste au pied de leur immeuble. Si Claire n’a pas oublié le Pad Thaï, je découvre pour ma part un peu de la cuisine locale. C’est bien bon : l’atout gastronomie sera bien de la partie en Thaïlande… Puis c’est dodo.

On se réveille tard, profitant de la qualité du matelas (le Népal n’était pas bien outillé)… Pour passer une journée calme à profiter de l’appartement : prendre l’ascenseur privé jusqu’au 8e, et hop, sauter dans la piscine et le sauna qui nous tendent les bras… Autant dire que l’on en profite ! Puis c’est un repas en famille dans un resto local, où l’on commande un peu de tout, histoire de découvrir les saveurs locales. On n’est pas déçus du voyage !
Puis c’est l’ouverture de l’Asoke Jazz Club : Sophie et Didier ont invité des amis pour une soirée musique à reprendre de belles chansons au piano, à la gratte et aux percus, micros branchés. On se retrouve donc 5 couples cosmopolites à trinquer et déguster les succulentes préparations du Vietnam et du  Laos de Sophie avant de laisser place à la musique et au talent. Pas le mien, vu ma voix de casserole et 10 années sans toucher un clavier. Mais nos hôtes et leurs copains sont doués, passant d’un instrument à l’autre et se passant le micro pour des reprises réussies. L’ambiance :

La soirée va bon train, avec l’anniversaire de Tony puis de belles vidéos émouvantes de déclarations d’amour Franco-Thaïe. On ira se coucher vers 4h du mat’ : ça fait un bail que ça ne nous était plus arrivé ! Crevés mais heureux, après une bien belle soirée avec ces expat’ et leur groupe de « bananas » (car jaunes dehors, blancs dedans…).

Le lendemain sera donc une journée « récup » : piscine et sauna, pour varier !… Et, après un petit diner dominical avec nos hôtes, un moment relaxant dans un salon de massage. Ce sera foot massage pour cette fois. Ça donne ça :

Foot massage nocturne collectif : relaxant mais vigoureux !
Foot massage collectif : relaxant mais vigoureux !

Puis lundi, on part découvrir la ville. Après une petite trotte à pied, l’on prend un speed boat qui fait la navette sur les klongs (canaux). C’est vraiment typique, peu cher, original et rapide. On arrive donc au pied de la Golden Mountain, un ensemble de nombreux temples bouddhistes (religion omniprésente en Thaïlande) perchés sur une colline en tuf. C’est assez impressionnant, notamment pour la vue sur la ville :

Il fait affreusement chaud et je peine à aligner deux pas, plus éprouvé ici que aux cols Népalais à 5000m+… Nous passons devant le fort puis poursuivons jusqu’à l’énorme complexe du Grand Palace. Nous enfilons des habits longs pour nous couvrir, par respect. Mais il semble qu’avoir les chevilles découvertes soit par trop impudique ?! On ne peut donc pas rentrer, refoulés pour 50cm² de peau visible : dégoûtés ! On avait tout prévu, mais pas de tomber sur des ayatollahs ! On fait donc le tour pour aller aux temples suivants (y’en a pléthore à Bangkok !), où nous découvrons le célèbre Bouddha couché, Wat Pho. C’est imposant et atypique. On manque un peu de recul mais ça en jette quand même :

Autour, c’est encore un florilège de tours, stupas, chortens et autres hommages à Bouddha, dans des styles comparables mais sensiblement différents, d’où l’incarnation de l’adage Thaï : « same, same, but different ! ».

Nous poursuivons ensuite par un des incontournables de Bangkok : un centre commercial ! Il y en a de toutes parts ici, tous plus rutilants les uns que les autres. Sur les conseils des locaux, nous choisissons d’aller à l’IconSiam, flambant neuf. Après quelques errements dans les transports, nous y parvenons. Tant dehors que dedans, c’est la débauche de luxe mais en un curieux mélange des genres. Hétéroclite est le mot : la boutique de lingerie Victoria’s Secret côtoie les bagnoles de Mercedes Benz, à deux pas d’Apple, entre H&M, Paul, Dior et Kickers ! Hautement improbable ! Bref, cela créé une ambiance bien étrange :

Nous rejoignons le métro puis rentrons chez nos hôtes, vannés. C’est que 17 km urbains sous la chaleur crèvent autant que 25 de trek dans les Annapurnas !

Soirée au stand Heineken, entre rue et centre commercial mais avec scène de concert bien active !!
Soirée au stand Heineken, entre rue et centre commercial mais avec scène de concert bien active !!

Aussi, le lendemain sera de nouveau une journée tranquille, à profiter du sauna et de la piscine. On quitte Sophie et Didier en fin d’après-midi pour embarquer, juste à temps, dans notre bus de nuit à destination du Nord. Le confort est au rendez-vous, nous redonnant confiance dans de tels moyens de transport (le Népal nous avait bien échaudés).



Chiang Mai :
Nous arrivons au petit matin. Les affaires déposées, nous enchaînons par une découverte de la ville. Elle recèle moult temples bouddhistes fort jolis dont je vous épargne les noms… mais pas les jolis clichés !

Nous passons sur une placette administrative avec quelques expositions dont cet original jeu de lumières avec des plastiques :

Art contemporain Thaï
Art contemporain Thaï

Puis, pour varier un peu, on découvre d’autres temples !…

Puis, nous découvrons le night bazaar. Il s’avère un peu fadasse, ne recelant guère de trésors dans son ambiance ou dans l’artisanat présenté. Nous nous étonnons cependant de quelques spécialités thaï entrevues à Bangkok. Je citerais notamment les lady-boys, ces garçons travestis s’étant greffé des seins et montés sur hauts-talons en bas-résille ! C’est à s’y méprendre : on croirait vraiment des nanas ! On croise aussi des étals d’insectes séchés (vers, sauterelles, criquets, …) faisant honneur à l’avenir de la protéine animale « éco-responsable »… Mais surtout, des stands de massage : ils sont présents à tous les coins de rue, voire à même la rue ! On y trouve de tout : des massages des pieds, du dos, du cou, à l’huile de coco, toniques ou très toniques… Nous testerons le très rigolo fish spa, où des petits poissons viennent vous manger les peaux mortes des pieds. Guili-guili garantis!!

La chaleur toujours forte nous ensuque, aussi nous effondrons bientôt sur notre matelas pour un sommeil lourd.

Le ventilo n’est pas d’une grande aide et nous émergeons tard et fort ensommeillés… La journée est consacrée à l’organisation de la suite de notre voyage : réservations pendant les fêtes, itinéraires avec vols intérieurs et autres bus,… Bref, passage obligatoire mais sacrément rasoir ! Nous sommes heureux d’aller nous dégourdir les pattes en arpentant le marché de jour. Tout y est présent : poissons, viandes, insectes, fruits, légumes, épices, fleurs, nourriture de rue,… C’est vraiment beau à voir, en se laissant happer par moult couleurs, effluves et autres senteurs envahissant l’air ambiant. Vous n’aurez droit qu’aux couleurs…

Le soir, nous ne nous oublions pas, enchaînant deux délices caractéristiques de la Thaïlande : un green curry pour moi / chicken coconut soup pour Claire et notre dessert favori, la mango sticky rice with coconut milk. C’est exquis, un vrai délice. Puis, nous rentrons chez Patrick, notre hôte Français dont le café est le repère de nombreux francophones de Chiang Mai. Ça y parle autant du drame de Strasbourg que des âneries de Macron…


Pai :
Le lendemain, après un petit déj’ improvisé, nous partons pour Pai. Après 3h de route tortueuse, nous atteignons notre but. Il s’agit d’une petite ville prisée pour son cadre verdoyant, sa douceur de vivre et son ambiance hippie. On est au cœur du Nord vallonné, à quelques encablures de la frontière birmane, avec moult villages et cultures traditionnelles. Une fois les affaires débarquées, nous partons déambuler dans Pai. Nous nous rendons vite compte que cette cité est très touristique (les rues ne sont que restos, bars et hébergements) mais qu’il n’y a guère à faire dans la ville même. Nous nous renseignons pour louer un scooter entre le déj’ et le café et rentrons assez vite à notre petite case sur l’étang, car j’ai une mauvaise fièvre depuis 24h qui semble vouloir persister… Le cadre est enchanteur :

Nous ressortons le soir pour nous imprégner de la vie nocturne de Pai, bien plus trépidante que celle diurne. Les rues sont envahies d’étals de nourriture, de vendeurs ambulants et autres joyeuseries. C’est une superbe ambiance, festive et bon enfant. On est déçus par les « tacos » locaux (on voulait essayer autre chose que du Thaï, c’est raté !) mais contents de humer pareille atmosphère. Malheureusement, toujours pas au top, j’écourte notre soirée pour rentrer grelotter dans la case…

Le lendemain, après une nuit fiévreuse (au sens propre, sic…), nous prenons notre temps pour déjeuner puis louer un 2 roues. Je ne suis pas au top mais assez pour prendre le guidon. Nous pouvons donc parcourir un beau périple, entre temples, routes sinueuses, pont historique, points de vue et cascades. Quelques images :

De retour à Pai, juste le temps d’une gourmandise et me voilà de nouveau tout tremblant et fébrile… C’est donc la directissime du marchand de sable pour moi ce soir ! Claire ressort et fait la rencontre d’une joyeuse paire d’Argentins proposant de bons plats fusion, dont une excellente boule râpée de coco – cœur ‘dulce de leche’. Ce sera une autre nuit à expurger le mal pour moi : cela ressemble de plus en plus à une bonne vieille angine et donc, que ça sorte est une bonne chose !


Chiang Mai :
Le lendemain, c’est le trajet retour sur Chiang Mai. On revient s’installer chez Patrick vers midi où je continue de suer à grosses gouttes : décidément ! Vers 17h, on ressort pour profiter du marché du weekend. Cela s’avère être tout bonnement immanquable ! En effet, tous les commerçants de Chiang Mai ont envahi les rues de la vieille ville pour y vendre tout et n’importe quoi. Pléthore de fringues, des peintures à foison, moult sculptures en bois, de la nourriture à gogo, des cocktails et fruits pressés tous les 20 m, bref un vrai marché grouillant de vie. De loin des plus vivants et impressionnants que l’on ait pu voir. La foule est au rendez-vous, avec des rues encombrées au possible de touristes de tous horizons où l’on met bien 2min pour faire 15m. Agoraphobes, s’abstenir ! Nous ne résistons évidemment pas à prendre un plat frais. Ce sera l’ultra-classique papaya salad.

Peu habitués à être ‘oppressés’ par autant de gens avec qui plus est une toujours forte chaleur, nous rentrons paisiblement à notre hôtel afin que je puisse suer en paix…



Chiang Rai :
Le lendemain, mon état s’est vaguement amélioré (merci paracetamol). Nous traînons une nonchalance que trop marquée et craignons donc de rater notre bus. Aussi, nous engloutissons le bon petit déj’ de Patrick en deux secondes, hélons un tuk tuk et embarquons 2min avant le départ : ouf, c’était moins une ! Quelques heures plus tard, nous sommes à Chiang Rai puis bien vite, dans notre auberge, épatés par la belle facture des lieux pour un prix très modeste. Nous passons l’après-midi à arpenter la ville, entre temples, marchés et autres monuments :

L’ambiance est plus sereine, moins touristique qu’à Chiang Mai. Nous apprécions ce changement. De plus, notre petit coin, qui est envahi de petits chatons, est adorable. L’apéro y est très sympa.


Le lendemain, on se la joue comme à Pai : location d’un scooter pour élargir les possibilités. On peut ainsi aller découvrir de très beaux temples isolés du centre-ville, dont les superbes temples blanc et bleu. Les images parlent d’elles-mêmes :

Puis, nous montons sur un point de vue pour admirer le coucher du soleil depuis les hauteurs. C’est vraiment agréable :

Le retour à notre auberge se fait sans encombre, toujours vigilants à rouler bien à gauche… Puis, pour cette soirée, nous allons partager quelques chips avec les chatons, se faire plaisir avec une Singha (bière thaï), découvrir la soupe traditionnelle au milieu des locaux et se goinfrer de mango sticky rice au marché, hé, hé, hé… Ca tombe bien, je suis guéri !



Après cette très agréable période dans le Nord, où abondent les richesses culturelles, les beaux paysages et les milles couleurs et saveurs des marchés et de la cuisine locale, nous partons le lendemain direction le Sud. L’attrait y est différent, entre plages de rêve, sable blanc immaculé, fêtes de la pleine lune et cocktails colorés pieds dans l’eau. ⇒ « Same, same, but different !« 

De Pokhara au Chitwan, nos derniers jours au Népal

Après deux magnifiques treks parcourus au Népal, le temps est venu pour nous de découvrir le pays d’une autre manière. A notre retour du tour des Annapurnas, nous profitons donc de quelques jours de repos à Pokhara avec nos amis « Dutch » (néerlandais) et « Aussies » (australiens) pour ensuite passer quelques temps chez une famille népalaise. Nous terminons enfin notre séjour au Népal par la visite du Parc naturel du Chitwan au Sud-Est avant de retrouver Katmandou et y prendre notre vol.

Dimanche 18 novembre, nous sommes bien contents d’être de retour à notre petit hôtel Mountain View, avec son jardinet, sa douche chaude et sa machine à laver ! Le confort retrouvé après un trek est toujours un petit bonheur. De plus, nous avons ramené toute notre clique « Aussies » et « Dutch » avec nous, faisant le bonheur des propriétaires adorables de l’hôtel. Nous passons donc quelques jours ensemble à flâner au bord du Phewa Lake, à louer un pédalo géant pour aller faire du taxi boat pour les copains et à trinquer le soir ensemble à la réussite et la beauté de notre trek.

De notre côté, avec Jean-Yves, nous découvrons une petite salle de bloc construite par un français, Guillaume, qui vient de terminer de monter son mur. Sa salle est au milieu d’un beau jardin en plein centre de Pokhara, avec une slack line à disposition : belle ambiance. Nous décidons d’y passer une matinée pour retrouver un peu les sensations de grimpe. C’est un peu laborieux mais ça nous fait du bien ! Nous passons également une après-midi avec Thijs pour visiter le musée international de la montagne un peu excentré de Pokhara. C’est l’occasion pour nous de découvrir un autre quartier de la ville, plus résidentiel, où il semblerait que les népalais y mène une petite vie paisible. Le musée est un peu décevant, présentant les différents peuples des montagnes et les grands noms de l’himalayisme. Malgré de très belles photos, la muséographie n’est pas au point et de plus nous nous faisons virer du musée au bout d’une heure car il ferme… Tant pis !

Nous décidons de quitter les copains le 23 novembre pour aller s’immerger un peu plus dans la culture népalaise. Après un dernier petit repas avec Thijs (dans une crêperie française s’il vous plait !), nous partons grimper la colline de Sarangkot qui domine la ville de Pokhara. La montée est ardue dans une jungle raide avec une chaleur qui nous accable un peu. Nous arrivons à un magnifique point de vue qui donne sur le lac Phewa, avec les Annapurnas derrière nous. De là, nous suivons les indications de Gaël que nous avons rencontré sur le trek et qui nous a conseillé d’aller voir cette petite famille. Nous nous y rendons un peu à l’aveugle, sans avoir pu les contacter à l’avance. Nous savons juste qu’ils recherchent régulièrement du monde pour les aider sur les travaux de la ferme. Nous arrivons donc dans le village de Dhakhaltar, où un villageois nous aide à trouver la maison de Hom. Le langage des signes est ici utile ! Nous finissons par trouver la maison mais il n’y a personne. Nous attendons sagement que quelqu’un arrive et ce sont les enfants qui rentrent de l’école qui nous accueillent : Sudip, 15 ans et Susan, 9 ans.

Hom arrive enfin après une petite heure, accompagné de sa femme Bishnu. Il est évidemment étonné de nous voir, mais ne nous le fait pas trop ressentir, un grand sourire aux lèvres. Nous lui expliquons que nous venons de la part de Gaël et il est ravi de nous accueillir. Nous ne savons pas trop quelles vont être les conditions de notre accueil. Nous en discutons pendant le repas autour du traditionnel dhal bhat. Au cours de la conversation, nous comprenons qu’il ne s’agira pas d’un système de type wwoofing (volontariat dans les fermes bio contre gîte et nourriture, pas de système d’échange d’argent). Si ce n’est pas dit très clairement, il nous faudra payer gîte et nourriture ici… ce que nous n’avions pas prévu et va donc considérablement amenuiser notre temps avec eux, n’ayant que quelques roupies en poche.

Nous restons donc 3 jours chez Hom et Bishnu, au rythme de leur petite vie familiale. Ils sont en quasi autonomie alimentaire avec des poules, des chèvres, une bufflonne et de grandes cultures de céréales et légumes. Il n’y a malheureusement pas beaucoup de travaux à faire en ce moment, la récolte du riz étant passée. Il reste néanmoins encore quelques plants de millet à couper et cela nous permet de voir le processus complet, de la coupe au séchage. Nous nous attelons donc principalement à piller le millet sous nos pieds, à l’étaler, le faire sécher, pour ensuite le trier au tamis, le refaire sécher, le tamiser de nouveau. Cela nous prend à peu près… 1h30 par jour… Autant dire que ça nous occupe assez peu.

Nous nous sentons un peu inutiles et avons envie de les aider dans leurs différents travaux quotidiens (chercher du foin pour le buffalo, donner à manger aux poules, aider Bishnu à cuisiner…), mais ils n’acceptent pas notre aide et nous disent de nous reposer. C’est vrai que le cadre est reposant sur la colline de Sarangkot, à admirer le lac en contrebas et les parapentes voler à quelques mètres au-dessus de nos têtes (Pokhara est un grand spot de parapente), mais le temps est long, trop long pour nous. Nous finissons nos bouquins… Nous sommes un peu frustrés de ne pouvoir aider plus et participer plus activement à la vie familiale et nous ne nous sentons pas très à l’aise, ayant l’impression de n’être présents que pour l’argent que nous apportons en restant le plus longtemps possible. Hom est malgré tout un homme adorable, accueillant et chaleureux et il nous transmet son plaisir d’accueillir des voyageurs venant de tous horizons. C’est d’ailleurs lui qui habituellement les alpague sur le point du vue du chemin qui mène en haut de Sarangkot, pour offrir un thé aux touristes et leur proposer de rester chez lui.

Pour notre dernier jour chez Hom et Bishnu, nous profitons de la matinée pour faire une ballade en haut de Sarangkot afin d’admirer la vue panoramique sur les Annapurnas, le Daulaghiri, le Manaslu, 3 sommets à plus de 8000 m sous nos yeux… C’est splendide ! Sur le chemin, nous croisons le déco des parapentistes qui s’apprêtent à faire voler leurs centaines de touristes à la journée, de beaux papillons plein le ciel ! Nous redescendons ensuite au village où Bishnu nous attend avec le dhal bhat (« Dhal bhat power 24 hour », c’est la devise ici !), qui au passage est un délice avec un riz des plus savoureux. Nous aidons de nouveau un peu au tamisage du millet. Le soir, Hom a tenu à ce que nous restions pour la « poulet party », ce soir il y a du poulet donc c’est la fête, je pense que ce n’est pas bien souvent qu’ils peuvent manger de la viande. Nous pensions partager un peu plus avec toute la famille ce soir là, mais les enfants mangent de leur côté, Bishnu du sien et Hom partage quelques minutes du repas avec nous. Mais nous ne trouverons décidément jamais trop notre place ici.

Nous quittons la petite famille de Hom le lendemain matin après un dhal baht bien copieux pour nous mettre en jambes pour la descente. Nous faisons nos aux revoirs à la famille, les remerciant de leur accueil et Hom nous ramène jusqu’au chemin nous disant de bien recommander son adresse à d’autres voyageurs. Notre expérience a peut-être fortement été mitigée du fait de ne pas être arrivés à la bonne saison pour la récolte mais nous sommes malheureusement soulagés de partir. Nous retiendrons le magnifique sourire de Hom à chaque instant de la journée.

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Photo de famille chez Hom

Nous revoilà donc de nouveau à Pokhara et ne sommes pas mécontents de pouvoir prendre une douche après 3 jours. Nous restons un jour de plus et profitons d’une matinée tranquille pour faire un cours de yoga. Le soir nous retrouvons Michelle, une des copines hollandaise de notre trek, qui revient du Mardi Himal, le deuxième trek qu’elle a enchaîné après notre tour des Annapurnas. A posteriori, nous aurions dû opter pour le même itinéraire qu’elle, mais nous voulions tenter l’expérience au sein d’une famille népalaise… Notre séjour à Pokhara touche à sa fin où nous avons fait pas mal le tour : nous avons besoin de changer de coin, d’environnement, même si la limpidité de la vue sur les montagnes ces derniers jours nous a ravi… Nous décidons donc de partir du côté jungle du Népal. Nous voulions au départ aller dans le Parc de Bardia mais les 20h de bus sur route pourrie nous découragent… Nous partons donc pour le Parc national du Chitwan, plus au Sud du pays, à 5h de bus seulement.

Nous quittons donc Pokhara le 30 novembre avec un bus à 7h30. Celui-ci n’est pas aussi plein que la dernière fois que nous l’avons pris pour les Annapurnas et cela rend le trajet plus agréable, malgré une route toujours cahoteuse, mais on s’est un peu habitués : « this is Nepal » ! Nous arrivons en début d’après-midi à Sauraha, dans la région du Chitwan et sommes accueillis par des hectares de champs de colza à perte de vue sublimant le paysage d’un jaune éclatant. La température est nettement plus douce ici mais pas au point auquel nous nous attendions en allant dans la jungle. Un jeep nous attend pour nous amener jusqu’à notre hôtel. Nous commençons par faire le tour des agences pour voir ce qu’il proposent pour aller voir les animaux du Parc du Chitwan accessible uniquement avec 2 guides. Nous finissons par nous laisser convaincre pour un « walking safari » par la coopérative des guides, un plus chère mais nous semblant plus pro et équitable que les autres. Après une petite ballade le long de la Rapti river, nous croisons nos premiers crocodiles qui se prélassent tranquillement au bord de l’eau. Puis ce sont des éléphants qui traversent la rue, cela semble normal ici… En revanche les conditions de vie des éléphants en captivité interrogent… Nous admirons notre premier coucher de soleil rougeoyant, avec des airs de savane. Dépaysement par rapport à Pokhara : réussi !

Lever dès l’aube le lendemain pour rejoindre nos guides à l’entrée du Parc. Nous sommes 3  clients pour 2 guides, question de sécurité visiblement. Les animaux que nous pouvons croiser dans le Chitwan sont : rhinos, crocodiles, daims, poules sauvages, singes, milliers d’oiseaux en tous genres, éléphants sauvages, ours et le fameux tigre seulement visible avec beaucoup beaucoup de chance. Nous commençons donc la journée avec un départ en canoë sur la Rapti River. La brume matinale enveloppe d’une ambiance mystique et nous laisse entrevoir moult oiseaux, quelques petits singes et crocodiles sur les rebords de la rivière. Nous remarquons cependant que nos guides ne sont pas très bavards… A près 1h30 de canoë, nous débarquons au milieu du parc pour commence notre « safari » à pieds.

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Ambiance matinale du Parc du Chitwan depuis la Rapti River

Nous avons la chance de voir très vite un rhinocéros qui broute tranquillement dans les herbes hautes. Et nous en profitons… car ce sera quasi un des seuls animaux que nous verront de la journée… Nous marchons plus de 8h dans le parc et entrevoyons quelques jolis singes à tête blanche, quelques daims, poules sauvages, et un crocodile à 2 mètres de nous qui s’est vite carapaté dans la rivière en nous entendant arriver. Après, c’est le jeu du safari animalier, on a de la chance ou pas ! Mais nous avons regretté tout de même de ne pas avoir eu des guides un peu plus loquaces qui nous expliquent la vie qui nous entoure et l’histoire du Parc, ses anecdotes… Bref, un guide qui parle quoi ! Nous rentrons donc un peu déçus de ne pas avoir pu avoir plus de compréhension sur les problématiques du Parc du Chitwan.

En rentrant, nous reprenons les sacs pour changer d’hôtel et s’installer au Evergreen Ecoldge, un petit paradis avec de jolis cabanons, des hamacs, au milieu des arbres, douche à ciel ouvert, avec un accueil exceptionnel, une belle ambiance de voyageurs et une nourriture divine ! Nous y restons finalement 2 jours de plus, on s’y sent tellement bien…

Les jours qui suivent ne sont pas hyper productifs mais nous profitons juste de l’ambiance qui règne ici. Nous faisons des rencontres sympas, pas mal de français et retrouvons même Michelle qui arrive de Pokhara. Mais en fait ici, surtout, on mange beaucoup ! Des produits frais, des petits plats végétariens, des crêpes chocolat banane, des falafels, malai kofta, des petits dej’ gargantuesques, et pour des clopinettes ! Alors on ne se prive pas. Nous visitons également la campagne alentours en nous perdant dans les champs de colza et en allant admirer le coucher de soleil sur la rivière avec les buffles qui la traverse, magnifique ambiance… Nous croisons même un rhino sur le retour qui va brouter dans le jardin des villageois, improbable !

Pou notre dernier jour dans le Chitwan, nous décidons de louer un vélo et de partir découvrir les villages du Chitwan. Nous partons à 5 avec Michelle, Elsje et Maguie qui logent à l’écolodge. Bon, les vélos sont plus que pourris, mais on fait avec. Nous nous perdons dans les petits villages alentours et la campagne est agréable. Nous avons pour objectif de visiter le coin des 20 000 lacs, pour cela le passage d’une rivière à gué est obligatoire, vélo à la main : fun ! Nous rentrons dans l’enceinte du Parc une fois passée la rivière et là Elsje crève… Aïe, c’est que nous avons encore une dizaine de bornes à faire… aller !.. Nous arrivons à nous suivre tant bien que mal jusqu’à trouver une pompe chez les militaires ! Cela fonctionne à merveille, par chance, la crevaison devait être minuscule…

Nous nous baladons ensuite entre les différents lacs éparpillés au milieu de la jungle mais les vélos commencent à faire sérieusement mal aux fesses avec une selle qui ne tient pas en place… Avec toutes ces péripéties, la nuit finit par tomber et nous devons rouler les 10 derniers km de nuit, sans éclairage (aucun vélo n’a d’éclairage ici, c’est fou !). Le retour n’est donc pas la meilleure expérience que nous ayons vécu, à rouler au bord d’une route avec beaucoup de trafic et klaxonner le plus souvent possible pour qu’on nous repère, c’était franchement flippant ! Mais nous n’avions pas trop le choix. Nous rentrons enfin au lodge, crevés mais rassurés d’avoir traversé cette aventure sans égratignure.

Le 4 décembre, nous rentrons à Katmandou, ça sent la fin du Népal après 2 mois passés ici… Nous attrapons notre bus de Sauhara et le manquons de peu avec le retard du tuk tuk venus nous chercher à l’écolodge… Le trajet jusqu’à Katmandou se fait sans trop d’encombres en 6h nous retrouvons la grande cité bruyante et poussiéreuse qui ne nous avait pas trop manquée… Nous profitons de nos 3 derniers jours pour revoir Lama. Après être allé le chercher à la sortie de son boulot, il nous emmène de nouveau au Bodnath Stupa pour nous permettre de choisir le mandala que l’on souhaite acheter. Il nous fait visiter pour cela une école de mandalas où nous pouvons voir les élèves travailler… Quelle minutie ! Et c’est un maître qui nous renseigne ensuite sur la signification des différents mandalas. Du coup, nous repartons avec 2 d’entre eux ! Nous faisons notre traditionnel petit tour autour de la majestueuse stupa et rentrons en bus à Thamel… Enfin, nous essayons… Le trafic est tellement dense que le bus nous fait sortir après à peine 500 mètres parcourus. Il nous faudra marcher, puis reprendre un taxi pour rejoindre notre hôtel.

Nous passons enfin notre dernier jour au Népal à la découverte d’une salle d’escalade dans Thamel, un grand mur à ciel ouvert qui manque malheureusement un peu d’entretien. Nous nous amusons tout de même un peu, ça nous fait du bien de grimper de nouveau, mais les voies tracées, assez peu agréables, nous font abdiquer au bout de 2 petites heures. Jean-Yves terminera sur quelques pas de bloc et nous finissons par manger un bout dans le sympathique coin resto-bar de la salle. On retrouve l’ambiance « grimpeurs » où que l’on aille et ça fait plaisir. Nous nous rendons le soir, en bus, chez Lama afin de passer notre dernière soirée avec lui. Il nous a gentiment invités à manger chez lui et nous le retrouvons devant Bodnath. Il nous présente à sa famille, sa maman nous a préparé une bonne Thukpa (soupe népalaise) au curry et poulet, un petit délice ! Il nous fait également découvrir une boisson locale, la Thumba : de l’eau chaude versée sur des graines qui ressemblent à des graines de moutarde et qui se boit à la paille. Une belle découverte saine et acidulée ! Mais il est temps pour nous de faire nos aux revoirs à Lama, il est probable que l’on se revoit car le Népal ne manque pas d’atouts pour avoir envie d’y revenir, ses habitants en premier lieu !

Le 7 décembre, les sacs sont prêts. Après un copieux petit déj, nous prenons notre avion direction Bangkok ! A bientôt cher Népal… Never Ending Peace And Love 😉

Tour des Annapurnas : rencontres au sommet

Après une brève escale dans la capitale, nous avons rallié Pokhara, cité tranquille plus à l’Ouest de Katmandou, où nous avons organisé notre aventure autour des Annapurnas. Ce trek de 12 jours nous a fait découvrir cette immense chaîne de montagnes enneigées avec également la vue sur 2 autres sommets de plus de 8000m. Un beau périple au cœur d’une autre région du Népal avec de belles rencontres en chemin.

 

Pokhara
Après notre belle aventure montagnarde dans le Khumbu à la rencontre de l’Everest et autres collinettes de plus de 7000m (sic !), nous sommes rentrés dans la bouillonnante Katmandou. Mais le bruit et la pollution qui y règnent nous ont assez vite convaincu de ne pas nous y attarder. Nous avons donc pris un billet pour la sereine Pokhara et le calme réputé de son lac. Au petit déjeuner, nous faisons la rencontre de 2 Hollandais, Jop (prononcer [yop]) et Thÿs (prononcer [taïss]). Ces 2 copains partent faire le trek autour des Annapurnas tout comme nous et nous avons réservé le même bus.
Le trajet de 6h est un peu fastidieux, faute tant à la qualité de la route et du bus qu’à un trafic des plus intense. Heureusement, il est égayé de moult pauses restauration dans des bouibouis à touristes de bords de routes. Pokhara offre un vrai bol de fraicheur, non par la température des plus clémente mais par le cadre plus serein et préservé que l’urbaine capitale.

 

Nous ne tardons pas à prendre nos quartiers dans l’hôtel réservé, emmenant au passage nos 2 comparses, ravis de trouver un gîte agréable à faible coût. Nous passerons les 3 jours qui suivent à flâner dans cette ville paisible à l’ambiance détendue, un peu ‘peace’n love’. Le lieu est idéal pour se détendre avant de partir à l’assaut des sentiers. Nous ne nous en privons donc pas, passant de bons moments avec nos copains autour d’une bière ou deux à déguster les chicken butter masala, naans & rotis (classique indien indémodable). Puis, un peu endormis par le rythme de la douce Pokhara, mais surtout devant réaliser le renouvellement de notre visa pour un mois de plus, nous ne partons pour le trek que 2 jours après Jop & Thÿs.

J1 : Pokhara -> Besi Sahar -> Jagat
Tout commence, une fois n’est pas coutume, par un bus. Nous arrivons assez tôt au terminal et bien nous en a pris : le bus se révèlera bondé, avec moult personnes assises sur strapontins dans le couloir central afin de caser 40 personnes dans un bus de 28 places… Le vrai Népal, pudique, commence tout juste à révéler son authentique visage !

Vue depuis le toit de notre hôtel : c'est la chaîne des Annapurnas
Vue depuis le toit de notre hôtel : c’est la chaîne des Annapurnas

Terminal de bus, avec une vue splendide
Terminal de bus, avec une vue splendide

Le trajet se révèle un peu cahoteux, à travers les vertes campagnes, mais nous ne nous plaignons pas : nous, au moins, avons-nous une ‘vraie’ place !! L’arrivée à Besi Sahar, point de départ principal du trek, se fait dans un joyeux cafarnaeum. Entre les chauffeurs de jeeps proposant tous une destination et un prix différents et les touristes fraichement débarqués, la rue est vite envahie de palabres. Dans ce souk, nous rencontrons opportunément 3 israéliennes intéressées par la même destination : nous regrouper doit permettre de négocier un meilleur tarif. Aussi, les suivons-nous lorsqu’elles décident de manger un morceau avant de prendre la jeep. Nous sommes cependant très vite déconcertés lorsqu’à table, personne ne nous adresse la parole. Les israéliennes parlent entre elles puis avec 2, puis 4 autres compatriotes les rejoignant. Pas un regard, ni une question pour nous, bien que tous ne soient pas avares de mots lorsqu’il s’agit d’Hébreux. On est comme invisibles ! Bizarre… Le repas terminé, nous reprenons la recherche d’un transport à prix raisonnable. Après moult tergiversations, ces palabres étant délicates et fatigantes, je crois trouver la perle rare : un transport pour 9 personnes (7 israéliens + 2 français) pour 1000 roupies/pers. Ravi, voilà pas que sonne le glas de mes espoirs, par la voix de notre rencontre israélienne : « non, je ne voyagerai pas à l’arrière d’une jeep, c’est trop poussiéreux ». Pauvre chérie, si t’aimes pas la poussière, faut pas faire de trek, et encore moins habiter en Israël ! J’hallucine !… Et dois me résigner à passer pour un toquard qui ne sait pas ce qu’il veut auprès du chauffeur… Bref, nous voilà repartis pour un énième round de discussions avec les conducteurs de jeep, dont ma tête leur est désormais connue… Tout ça pour découvrir que les israéliennes m’ont fait un petit dans le dos et vont partir avec 3 de leurs compatriotes sans se préoccuper de nous le moins du monde… La classe ! On se retrouve donc le bec dans l’eau. La situation n’est guère agréable et l’horloge tourne, aussi l’on se fixe un ultimatum : dans 45min, quel que soit notre moyen de locomotion, on s’en va. On finit par en trouver un, à court d’envie et de calme, au bout de 40 min… La jeep nous mènera en 2h de tape-cul intense, entre incessants nids de poule, omniprésente poussière et flot ininterrompu de paroles d’une touriste allemande, au village de Jagat. Non seulement c’est à 3h de marche de notre destination initiale mais en plus le chauffeur nous réclamera 50% de plus que le prix fixé à Besi Sahar, n’hésitant pas à assortir à son argumentaire creux un comportement de gosse capricieux et colérique. Claire finira par lui acheter la paix sociale… Peu enclins à marcher, nous trouvons sur place un gîte agréable où se détendre après une première journée un peu rude.

Entrée dans le PNR des Annapurnas... ...par la route !
Entrée dans le PNR des Annapurnas… …par la route !

J2 : Jagat -> Timang
Notre première étape de marche commence sur la piste en travaux dont nous suivrons le tracé peu ou prout durant 2 jours. En effet, depuis quelques années, le tour des Annapurnas est notablement modifié par l’apparition de cette ligne de vie. Si elle amène de nombreuses commodités aux locaux dont électricité, eau courante, réseau…, elle n’en défigure pas moins le paysage et chamboule le trek. Celui-ci se déroule très souvent sur ladite piste, fréquentée par de nombreux transports (camions, jeeps, motos,…) d’où une randonnée très poussiéreuse pas toujours agréable. L’environnement est cependant dépaysant, car l’on remonte un étage de végétation subtropical orné de bananiers et égayé par de belles cascades.

 

Les reliefs sont parfois coupés au couteau et la vallée de la rivière Marsyangdi, si elle n’offre pas de vue sur les hauts sommets, nous immerge dans un poumon de verdure. La progression se fait à bon rythme lors d’une longue première journée (près de 25km).

 

Pause repas bien méritée : des lasagnes à la Népalaises !
Pause repas bien méritée : des lasagnes à la népalaise !

Le final se raidit, par des marches où nous pouvons observer de jolis singes qui s’amusent dans les arbres. L’arrivée à Timang est bienvenue, après une bonne heure à crapahuter dans des sous-bois ayant revêtu leur robe automnale.

Ultime pont de singe de la journée, juste avant Timang
Ultime pont de singe de la journée, juste avant Timang

Nous arrivons dans ce petit village perché, niché au creux d’un immense cirque de hautes montagnes saupoudrées de neige fraîche. Nous allons dans un des premiers lodges, ravis de pouvoir prendre une bonne douche chaude au gaz (ce qui fait toute la différence ici pour être sûrs que la douche soit chaude) avant de se restaurer copieusement. La lessive est aussi de la partie vue la quantité de poussière avalée. Ce sera notre rituel quasi-journalier.

J3 : Timang -> Upper Pisang
Tout comme la veille, nous remontons la piste et prenons au maximum les raccourcis en réduisant la distance. En effet, ces journées sont assez chargées, avec 24 km/j et un dénivelé positif substantiel. Les villages le long de la piste s’enchaînent, toujours un peu plus en altitude. La vallée offre toujours ses merveilles vertes et de jolies cascades. On est à basse altitude et règne ici l’omniprésente influence Hindou. Nous continuons à un bon train, doublant de nombreux groupes et individuels.

 

Peu avant notre destination, la vue s’ouvre enfin et nous découvrons le gigantesque versant Nord du massif. Il s’agit des Annapurnas II et IV (respectivement 7937m et 7525m), aux faces impressionnantes. La plaine précédant Pisang permet d’en apprécier les dimensions toutes Himalayennes. Dur d’imaginer une voie dans pareille muraille !

 

 

 

Upper Pisang est un petit village perché, encore inondé de soleil lors de notre arrivée. Nous trouvons par chance un lodge familial tout neuf à l’accueil chaleureux. Après notre combo douche lessive, nous pouvons savourer le poêle avec un bon bouquin (White Tiger pour ma part : je recommande).

J4 : Upper Pisang -> Manang
Cette journée commence fort, avec la découverte du monastère de Pisang qui offre une vue imprenable sur les géants Annapurnas tout proches. Avec le son des cloches et les drapeaux au vent, l’ambiance tibétaine nous envahit dans un cadre sensationnel. C’est un moment fort, un peu initiatique, marquant notre entrée en altitude et avec elle la vraie transition entre hindouisme et bouddhisme.

 

 

Nous traversons à flanc durant une heure paisible avant d’avaler un bon raidillon nous emmenant sur un nouveau promontoire d’où les faces continuent d’en imposer. Un petit nouveau nous apparait alors, l’Annapurna III (7555m). La pause sucrée est vraiment très belle.

 

 

 

Nous continuons de monter progressivement puis redescendons vers un village où nous mangeons un bout avant de poursuivre.

 

Ngawal et sa vue fabuleuse sur Gangapurna et consorts
Ngawal et sa vue fabuleuse sur Gangapurna et consorts

 

C’est en dents de scie : descente puis remontée raides se suivent pour nous mener sur un petit plateau d’où nous replongeons sur Brakha.

 

 

Nous accélérons le pas sur la fin car les trekkeurs sont nombreux sur cette portion et nous craignons de ne pas avoir de logement à Manang. Crainte injustifiée car nous trouvons une très bonne adresse, un hôtel – boulangerie où nous ne nous sommes pas privés de goûter aux spécialités locales…

J5 : Manang -> Tilicho BC
Nous partons tôt ce matin car l’étape monte en altitude et sera encore un peu longue (>20km encore). Nous faisons vite une macabre rencontre, croisant le cadavre éventré d’une biche sur la piste ?!

 

Nous poursuivons dans un froid piquant, entre ponts suspendus et sentier poussiéreux, puis nous octroyons une pause thé à Kangshar, dernier village avant notre destination. Quel n’est pas alors notre étonnement lorsque nous voyons le sosie de Jop passer devant nous avec un groupe. Mais cela ne peut être lui : d’une il a 2 jours d’avance sur nous et de deux il voyage avec Thÿs et non seul. Nous partons peu après ce groupe, découvrant au sortir du village un yak les 4 fers en l’air, raide mort… Décidément !

 

Puis nous les rattrapons : pour cause qu’il ressemble à Jop, car c’est lui ! Il est avec 2 filles, Michèle & Martina, Hollandaises également et 2 gars, Ben & Jared, Australiens. Thÿs et Sam, un autre Hollandais (décidément !) ont quant à eux choisi la haute route. Nous pouvons marcher avec Jop aujourd’hui et savoir ce qu’il s’est passé pour lui et qui sont ces gens qui les accompagnent. Nous ne le savons pas alors, mais nous allons passer toute la suite du trek ensemble. Jop nous raconte qu’ils ont pris un jour de repos et qu’il a été malade une journée, d’où le fait que nous l’ayons rejoint. Et il est bien agréable de marcher ensemble. Bon, en pratique, avançant à bon rythme, on les lâche au bout d’une demi-heure, après une petite pause à un monastère abandonné, car l’on est inquiet de ne pas trouver de place pour dormir à Tilicho BC.

Monastère abandonné avec vue de fou
Monastère abandonné avec vue de fou

 

Nous poursuivons et réalisons la looongue traversée à flanc de montagne, au milieu d’impressionnants éboulis, à bon pas, doublant moult groupes, pour arriver au plus tôt.

 

 

Mais cela ne suffit pas : tout le monde semble avoir réservé… sauf nous ! Ce sera donc nuit dans le réfectoire… Étant au final arrivés fort tôt, nous avalons notre plat de pâtes avant de plonger dans nos livres respectifs sous la douce chaleur du soleil, jetant de temps à autre un œil vers les hautes cimes qui nous dominent, Roc Noir en tête.

 

La journée passe paisiblement puis Jop et Martina passent nous voir et converser autour d’un thé chaud. Ils commencent à être inquiets pour Thÿs et Sam qui ne sont pas encore rentrés. Puis nous dinons avant de nous installer dans le réfectoire pour la nuit avec les porteurs et autres retardataires. C’est un joyeux dortoir improvisé où, entre poêle encore chaud et couettes, nous n’aurons pas froid malgré les vitres brisées…

Extinction des lumières imminente !
Extinction des lumières imminente !

J6 : Tilicho BC -> Tilicho Lake -> Shri Karka
Alors que nombre de trekkeurs se lèvent avant l’aube, par un froid mordant, pour aller voir le lever du soleil, nous somnolons quelques heures de plus. Pas question pour nous de partir aux aurores à la frontale. Nous rejoignons le groupe, désormais au complet, pour prendre un petit déj’ ensemble. S’il est agréable d’être en groupe, l’inertie associée n’a rien de sexy… Arrivés à l’heure à 6h30 dans leur hôtel, on ne partira qu’à 8h15 !! Bref, nous partons ensemble pour 1000m de dénivelé jusqu’au lac. Le paysage est  magnifique.

 

Nous apprécions le premier sommet de plus de 8000m jamais conquis par l’Homme, par des français s’il vous plaît (Lachenal & Herzog le 3 juin 1950 : cocorico !). Le versant Nord Ouest décrit un large arc de cercle fait de parois raides et glacées entrecoupées d’éperons et de glaciers suspendus, allant du Gangapurna (7454m) au Pic Tilicho (7134m) en passant par Tare Kang (Glacier Dome, 7069m) et Khangshar Kang (Roc Noir, 7485m). Nous nous sentons tout petits.

 

On monte régulièrement, pas trop raide, avec la vue sur ce cirque impressionnant. Des écarts se creusent assez rapidement, Martina ayant des difficultés avec l’altitude : Thÿs et moi-même restons avec elle pour la booster. Puis je remonte le peloton afin d’avertir Sam que sa copine n’est pas au top, ce dont il n’a cure… Bizarre ! Puis nous arrivons au lac, d’où la vue est tout simplement somptueuse. Les ‘snow flutes’ et autres pentes de glace du Pic Tilicho s’échouent dans les belles eaux du lac, telles la proue d’un bateau en pleine mer. Voyez par vous-même :

 

Dément, non?
Dément, non?

 

 

Après un thé chaud, réconfortant mais à prix exorbitant, nous prenons un peu de sucre : « un Mars, et ça repart » !… Il fait froid et nous ne tardons pas à redescendre. Le vent s’est violemment levé, aussi y allons-nous au pas de course : 1h et nous sommes de retour à notre hôtel ! Ce qui nous laisse le temps de nous restaurer avant que de retrouver la bande pour repartir. Car près de 3h de marche nous attendent encore. Il s’agit en effet de rebrousser le chemin parcouru la veille dans ces immenses éboulis en montagnes russes.

Redescente au pas de course, pour éviter les rafales...
Redescente au pas de course, pour éviter les rafales…

Immenses éboulis dominés par l'omniprésent Manaslu
Immenses éboulis dominés par l’omniprésent Manaslu

Nous sommes tous fatigués et subissons cette looongue traversée. Elle nous révèlera cependant de jolies chèvres sauvages avant que nous ne nous écroulions dans le dortoir collectif…

Intimité limitée... De G à D, Michele, Ben, Jared & Jop
Intimité limitée… De G à D, Michelle, Ben, Jared & Jop

J7 : Shri Kharka -> Yak Kharka
J8 : Yak Kharka
J9 : Yak Kharka -> Thorung Phedi

Après une superbe mais éprouvante journée en altitude, Martina n’est pas remise de son effort de la veille : elle accuse toujours le coup. Donc Sam l’accompagne à Manang voir le docteur et nous poursuivons notre traversée vers Yak Kharka. Cette étape est un semi-repos car il ne faut que 3h pour la parcourir. Après une brève montée offrant un très joli point de vue sur les Chulu, jolis sommets situés au Nord de Manang, nous redescendons à la rivière Thorung Khola que nous remontons paisiblement en rive gauche.

 

 

 

Toujours un peu inquiets de la place disponible (nous sommes 7 maintenant !), nous prenons le premier lodge venu, encore libre. Cela s’avèrera une excellente adresse, offrant de très bons plats (les veg. pakodas et veg. burgers sont délicieux !), une douche au gaz très chaude, des prix honnêtes et un sourire généreux. Que demander de plus ? Rien, c’est pourquoi nous y passerons une journée de repos, plus dans l’attente de nos 2 comparses Hollandais que par nécessité de temporiser. C’est aussi, avouons-le, une bonne occasion de faire ripaille et de se prélasser un bouquin en main…
Le lendemain, nous repartons donc à 9, ayant retrouvé Sam et une Martina, sinon requinquée, en rémission. Le début est un peu fastidieux, dans un temps pour une fois moyen et frais. Les écarts se creusent très vite, la journée de repos n’ayant pas fait que du bien (les burgers frites non plus !…). Avec Sam et Gaël, un français rencontré dans ce même lodge de Yak Kharka, nous décidons de partir en tête afin de réserver les 10 lits dont nous avons besoin. C’est que nous avons rejoint la vallée principale et approchons désormais du col, aussi les trekkeurs sont-ils démultipliés. Nous mettons le turbo et expédions l’étape de 2h et quelques… Sans remords, car le paysage n’est pas exceptionnel. Ainsi, nous arrivons juste à temps pour réserver les derniers lits disponibles ! Ouf, mission accomplie. On a bien mérité notre café viennoiserie !

 

Le groupe nous rejoindra peu après, ravi de ne pas avoir à dormir dans le réfectoire. Nous aurons donc toute l’après-midi pour manger, lire, manger, boire, manger, somnoler, manger, jouer aux dés et, bien sur, manger… L’ambiance dans le lodge est très comparable à celle d’un refuge de moyenne montagne surpeuplé, avec du personnel organisé mais n’arrêtant pas de bosser vue la fréquentation. Nous ne serons tranquilles que lors de notre partie de tarot avec 3 français (dont Gaël) après 20h, quand tout le monde a été se coucher. En effet, tous comptent se lever à 3 ou 4h pour voir le lever du soleil au col. Gaël décide d’être de deux-là. Moi non ! Avec les Chulu qui rayent l’horizon à l’Est et le froid polaire qui fait dès le soleil caché, je leur laisse leur chimère, insistant pour un départ le plus tard possible ! Mais je n’arriverais pas à négocier mieux qu’un réveil à 5h. Bouhouhou…

J10 : Thorung Phedi -> Thorung La -> Muktinath
5h donc, le réveil… Nous avalons vite notre petit déj’. Nous sommes parmi les derniers levés. Puis attendons Martina une éternité (10min tout au plus, mais à cette heure-là, par froid vif, ça compte triple…). Elle finit par arriver.

En attendant Godot... euh... Martina
En attendant Godot… euh… Martina

Le jour s’est levé il y a peu et nous montons « dré dans l’pentu » à un rythme d’escargot (on est à 4500m), les pieds gelés, attendant désespérément le soleil. Nous ne le trouverons qu’après une heure à lutter contre le froid, lorsque nous arriverons au camp d’altitude (4925m).

 

Le groupe s’est beaucoup étiré, avec Martina en queue de peloton souffrant vraisemblablement de l’attitude. Jared, Michelle et Thÿs restent alternativement avec elle pour l’aider et pour garder le moral. Le soleil et les cookies à la coco lui offre quelque réconfort au camp d’altitude. Nous repartons après cette bonne pause.

 

Je passe rapidement la seconde, un peu frustré de ne « pas avancer ». Je rallie ainsi le col en 1h30. La paysage est encore relativement dégagé, offrant de belles vues sur le tout proche Pic Thorung (6144m, tracé !) ainsi que sur les Chulus (6484m max) et autres ‘petits’ sommets dominant le Thorung La (Yakwakang, 6482m, Purbung Himal, 6500m, Khatungkang, 6484m).

 

 

Les Annapurnas sombrent vite dans les brumes et le vent se lève. L’ambiance change rapidement d’un col accueillant où les groupes se congratulent à ‘une photo, un thé et s’en va’… La bande me rejoint au compte goutte : Jop après 30min, Claire au bout de 1h et Martina, sur qui Thÿs a veillé  au grain durant toute sa pénible montée, 1h30 plus tard. Autant dire que j’ai abandonné mon livre depuis un bail et ne suis guère réchauffé ! C’est que les flocons font leur apparition, alors : ‘une photo, un thé et s’en va’!

 

 

 

Tout comme pour Martina, la descente est pour moi bienvenue !! Malgré les brouillasses et un bâton en moins, je suis content de m’activer de nouveau. Thÿs me conte ô combien Martina était mal durant la montée, un peu désolé que nous ne soyons pas restés plus groupés. Il n’a pas tort…

Une photo, un thé et s'en va : la descente
Une photo, un thé et s’en va : la descente

La descente est au début tranquille (histoire de profiter un peu plus de l’altitude !) puis plonge d’un coup sur Chambar Bhu. Nous nous y restaurons en terrasse sous quelques flocons. Puis finissons cette looongue descente et arrivons à Muktinath. Bilan : 1000m de dénivelé positif et 1700m de négatif sur 15km, on est content d’arriver ! Puis nous errons dans le village à la recherche d’un logement. Je ne me sens soudainement pas bien, ayant étrangement froid. La chose est marquante car je n’ai pas sorti mas doudoune de 7 mois de voyage et n’ai quasiment jamais eu froid. Atteint d’un mal inconnu, je passerais, après une douche bien trop froide pour mon état, toute la soirée au lit à greloter et frissonner alors que j’ai mis sur moi toutes les couches possibles et imaginables : 2 polaires + doudoune + duvet -10°C + 2 couvertures… A minuit, j’ôterais tout, étouffant, de nouveau ‘normal’ ?!…

J11 : Muktinath -> Kagbeni
Cette étape est courte et paisible. Il s’agit essentiellement de descendre. Ça fera du bien à tous les organismes, entamés par les efforts de la veille.

 

Et puis, nous passons par de jolis villages traditionnels authentiques. Nous suivons notablement la route, en très bon état ici.

 

 

 

Le paysage a radicalement changé : il est bien plus aride et aussi plus austère. C’est sans doute lié au très fort vent qui nous cueille sitôt que nous arrivons proche de Kagbeni : la vallée se resserre et crée un effet Venturi qui nous décoiffe très violemment. Kagbeni est la porte d’entrée dans la vallée du Mustang, connue pour ses richesses culturelles Tibétaines. Malheureusement pour nous, c’est totalement hors de prix (500$/sem, 14 jours mini…).

 

 

Plongée sur Kagbeni dans un vent du diable. Au fond, le Mustang.
Plongée sur Kagbeni dans un vent du diable. Au fond, le Mustang.

 

J12 : Kagbeni -> Jomson

 

Dernier jour de trek pour la plupart, c’est de nouveau une étape tranquille car plane. Elle se déroule en grande partie sur la route, fin, sur une mauvaise piste caillouteuse et fort poussiéreuse. C’est pas hyper fun mais l’on a encore des paysages très agréables, avant que la vallée ne se ferme et que le vent, toujours très fort, emmène avec lui les nuages qui couvrent les cimes. Ça sent la fin de trip !

 

 

Qui plus est, depuis 2 jours, la préoccupation principale est l’argent. Muktinath devait permettre de retirer mais cela n’a pas fonctionné. Sam & Martina avancent Ben & Jared depuis 3 jours. Quant-à Michelle, Jop & Thÿs, ils arrivent aussi à court. Seuls les ‘frenchies’ ont encore quelques roupies ! A  Jomson, tous se précipitent donc sur les ATM, confiants. mais pas un seul ne fonctionne, pour aucun d’entre eux ! C’est la panique ! Jared finira par y arriver, nous aidant à avancer le reste du groupe. Michelle arrivera aussi à récupérer des sous en faisant une transaction Paypal avec le gérant d’un café concert… Belle galère !
Le vent aidant, l’après-midi sera calme, entre lecture et découverte Netflix (merci les Aussies -surnom des Australiens- !). Les billets de bus sont réservés pour 6 d’entre nous avec nos dernières roupies. Michelle, Sam & Thÿs, avec quelques sous récupérés, vont en effet poursuivre le trek, les gars pour 2 jours et Michelle pour 8 ou 10.

J13 : Jomson -> Pokhara
De bonne heure, après un bon copieux petite déj’, nous disons adieu à Michelle, Thÿs & Sam et allons prendre notre bus. Le début de l’Aventure… Tout commence plutôt bien, avec à peine 30min de retard au départ. Mais la piste devient vite chaotique : elle est en fait dans un état exécrable, truffée de nids de poules gigantesques et farcie de gros galets et blocs. Y rouler à plus de 25km/h de moyenne relève de la démence… Pas une seconde ne passe sans que nous ne soyons secoués comme des prunes, faisant parfois des bonds de 20 à 30cm de notre siège. Les grands gabarits Hollandais et Aussies en sont pour leur frais, cognant trop souvent le plafond. Ben en a gardé de belles bosses sur le crâne… Pour comprendre, il faut s’imaginer le bus : bien vieux, où les suspensions ne sont plus qu’un vague souvenir et ne roulant que dans la poussière. Les locaux ont la manie d’ouvrir les fenêtres en grand. Outre la poussière, il fait frisquet dehors ! Normal, ils ont prévu et ont pris des couvertures, eux… Enfin, un tel bus ne serait rien s’il n’y avait les odeurs. Pas celles des délicieux curies traditionnels, non, celle de ceux qui ne se sont pas lavés depuis 4 semaines au moins. Car même après 2 semaines de trek, je ne pue pas autant !… Nous avons tout le loisir « d’apprécier » ce panel de caractéristiques locales : le trajet est prévu pour durer 8 à 10h !… Mais c’est sans compter les péripéties : au bout de 2h de route à peine, le bus tombe en rade. Le chauffeur passe dessous et regarde une roue. On pense qu’il a crevé car il ramène bientôt le cric. Commence alors une scène risible, si elle n’était pas aussi pathétique. Le conducteur soulève le bus avec le cric, mais il a un débattement hyper faible, genre 15cm (pour info, celui d’une voiture doit proposer 25cm mini). Donc le conducteur fait un tas de pierres (galets abondants, heureusement) pour soutenir le bus pendant qu’il glisse des pierres sous son cric pour recommencer le levage. Au-delà d’être hyper dangereux (le bus peut lui tomber dessus à tout moment), c’est inefficace et prend un temps inouï ! Après 1h30 à 2h de galère, les pierres sont trop instables et c’est un tronc d’arbre coupé qui soutient le bus… Mais toujours pas moyen d’accéder au lieu de la panne ! Après plusieurs essais craignos, le chauffeur se résigne à contacter du renfort.

 

Le mécano professionnel arrivera finalement vers midi par le bus suivant avec un ‘vrai’ bon cric et une suspension de rechange. En moins de deux, il effectue la réparation (de fortune) et nous pouvons repartir ! Nous avons donc eu amplement le temps de : nous dégourdir les jambes, somnoler au soleil, profiter de la superbe vue, s’insurger des risques et de l’ineptie mécanique du chauffeur, savourer un petit café offert par une voyageuse, payer ledit café qui n’était pas du tout offert (!), regarder Netflix (pour les Aussies). Nous réembarquons donc, accusant déjà 5h de retard après 16h de ‘voyage’. La suite sera du même acabit, avec la piste toujours aussi affreuse nous cassant le cou et le dos. Pour varier :
– nous croisons moult bus et engins de chantier alors que le précipice nous tend les bras,
– nous sommes pris dans un bouchon (30min, véridique !) au milieu d’un zone propice aux glissements de terrain,
– nous redécouvrons la fâcheuse tendance des locaux de renâcler et cracher à tout va (mention spéciale pour ‘mamie crachats’ qui nous aura pourri toute la fin du trajet, soit 3 bonnes heures),
– nous accueillons à notre bord un Albinos féru de jeux vidéos mettant le bip bip de son jeu à plein volume et feignant de ne pas nous comprendre lorsque nous lui demandons obligeamment (dans un premier temps) de baisser le son,
– une mamie monte avec toute sa maison, rendant le couloir central impraticable,
– le chauffeur fait un arrêt tous les 3 kilomètres durant les 2 dernières heures de trajet, ce qui passe toujours un peu moins bien à 22h après 15h de trajet,
– à 23h, enfin rendus à Pokhara, nous apprenons qu’on ne va pas au terminal d’où nous sommes partis mais bel et bien au milieu de nulle part en banlieue, à bien 3 km de notre hôtel.
Donc un conseil : même pour 120$, prenez l’avion !!
Bref, après de telles aventures, la douche chaude de l’hôtel Mountain View n’aura jamais été autant la bienvenue !

Compte-rendu de ce trek visible sur le site camptocamp